Titre | Reconnaître la souffrance des femmes en situation de pauvreté extrême afin d’intervenir de manière solidaire | Contacter |
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Auteur(s) | Savoie Lise LANTEIGNE ISABEL ALBERT Hélène |
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Thème | ||
Type | Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative... |
Résumé |
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Reconnaître la souffrance des femmes en situation de pauvreté extrême afin d’intervenir de manière solidaire Cette communication s’inscrit dans l’axe 2 soit la lutte contre les inégalités et veut présenter les résultats d’une recherche portant sur les souffrances que vivent des femmes en situation de pauvreté extrême. Au Canada, les femmes sont plus à risque de devenir pauvres (Sharma, 2012). Ainsi, les femmes autochtones, handicapées, immigrantes, victimes de racisme, mères monoparentales, célibataires, âgées et « les travailleuses à faible salaire tout particulièrement grossissent les rangs des pauvres au Canada » (Khosla, n.d.). Le Nouveau-Brunswick, province canadienne, n’échappe pas à cette tendance, la population la plus pauvre étant composée majoritairement de femmes, dont 67 % gagnent moins de 20 000 $ par année (Gouvernement du Nouveau-Brunswick, 2012). En 2016-2017, les femmes seules prestataires de l’assistance sociale reçoivent un revenu annuel de 6 958 $ (Front commun pour la justice sociale). Cette pauvreté extrême et persistante entraine des difficultés, dont l’isolement, l’accès à l’emploi, la dépréciation des qualifications à l’emploi et la maladie physique et mentale (McAll et al., 2012). Ces femmes vivent ainsi des inégalités sociales et celles-ci sont observables dans plusieurs dimensions de leur trajectoire de vie notamment selon leur situation familiale, leur parcours d’éducation, le contexte géographique et le contexte socio-politique (Savoie, Albert et Lanteigne, 2018). Cette recherche sur la pauvreté extrême des femmes s’inscrit dans une méthodologie qualitative. Pour bien saisir les différentes expériences des femmes, nous avons eu recours aux récits de vie permettant d’accéder à leur vécu, à leur histoire en formation et à leur réalité sociohistorique (Bertaux, 2010). Pour donner sens à leur vécu, trois niveaux d’analyse de données ont été utilisés. L’analyse diachronique a permis de structurer les histoires des participantes en tenant compte des évènements vécus selon une perspective temporelle (Bertaux, 2010). L’analyse compréhensive a permis de saisir les phénomènes qui sont racontés afin d’en faire l’interprétation et de comprendre les processus sociaux en jeu (Kaufmann, 2006). Enfin, l’analyse thématique a permis de repérer, de regrouper et d’examiner les thèmes pertinents à la recherche qui ressortent des récits recensés (Paillé et Mucchielli, 2012). Nous avons interrogé 7 femmes en situation de pauvreté en 2017 qui ont témoigné de leur expérience durant en moyenne une heure et demie. Les rencontres avec ces femmes ont notamment mis en lumière une dimension subjective soit la souffrance qu’entraine la pauvreté. Ainsi, cette souffrance semble découler de systèmes qui promeuvent des idéologies dominantes valorisant, entre autres, le succès et la réussite matérielle (Jo, 2012), qui produisent de la honte (Chamberlen, 2017), qui offrent peu d’espoir (Reid et Tom, 2006) et qui minent le pouvoir des femmes (Novak, 1995). De plus, les différentes formes d’oppression vécues, cumulées et entrecroisées, constituent une source importante de souffrance. Leur voix, qui exprime cette souffrance, permet de comprendre la pauvreté au-delà d’une perspective individualisante conviant plutôt à lutter contre la pauvreté dans une visée de justice sociale. Au-delà du discours de reproche et de répression qui est souvent dirigé à l’endroit des femmes en situation de pauvreté, la souffrance dont elles témoignent oblige à dépasser une lecture blâmante (poor-blaming) et abaissante (poor-shaming) de leur pauvreté (Barton et Davis, 2018, p. 192). Il importe pour le travail social de revoir son rapport au pouvoir professionnel dont il est investi de manière à intervenir dans un souci de promotion de la dignité humaine (Gupta, 2015), de reconnaissance et d’actualisation des droits humains et de solidarité auprès des nôtres, ces autres qui comme nous appartiennent à une commune humanité. |
Bibliographie |
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Barton, Alana, Howard, Davis (2018). « From empowering the shameful to shaming the empowered: Shifting depictions of the poor in ‘reality TV’», Crime Media Culture, Vol. 14, No 2, p. 191–211. |
Présentation des auteurs |
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Lise Savoie est professeure agrégée à l’École de travail social de l’Université de Moncton. Elle s’intéresse aux questions relatives aux femmes, aux politiques sociales, à la pauvreté, aux théories féministes, aux approches narratives et à la violence sexuelle. Ces recherches ont porté jusqu’à maintenant sur les questions de la reconnaissance du travail de proximité des femmes, de la santé et de la pauvreté des femmes, des expériences de pauvreté des femmes en milieu rural, des conditions de vie des travailleuses pauvres et la violence sexuelle notamment la question du consentement et du non consentement à caractère sexuel. |
Communication complète |
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Cette communication présente les résultats d’une recherche portant sur les souffrances que vivent des femmes en situation de pauvreté extrême, c’est-à-dire celles qui reçoivent un revenu annuel se situant entre 6 958$ et 12 000$. Au Canada, les femmes sont plus à risque de devenir pauvres (Sharma, 2012). Ainsi, les femmes autochtones, handicapées, immigrantes, victimes de racisme, mères monoparentales, célibataires, âgées et « les travailleuses à faible salaire tout particulièrement grossissent les rangs des pauvres au Canada » (Khosla, 2005). Le Nouveau Brunswick, province canadienne, n’échappe pas à cette tendance, la population la plus pauvre étant composée majoritairement de femmes, dont 47 % gagnent moins de 20 000 $ par année (Gouvernement du Nouveau-Brunswick, 2012). En 2016-2017, les femmes seules prestataires d’assistance sociale reçoivent annuellement 6 958 $ (Front commun pour la justice sociale). Les femmes en situation de pauvreté vivent ainsi des inégalités sociales qui sont observables dans plusieurs dimensions de leur trajectoire de vie notamment selon leur situation familiale, leur parcours d’éducation, le contexte géographique et le contexte socio-politique (Savoie, Albert et Lanteigne, 2018). Cette pauvreté, souvent extrême et persistante, entraine des difficultés, dont l’isolement, l’accès et la dépréciation des qualifications à l’emploi, et la maladie physique et mentale (McAll et al., 2012), situations qui engendrent un vécu de souffrance (Savoie Albert et Lanteigne, 2018). |
Résumé en Anglais |
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This paper presents the results of a research conducted on the suffering experienced by women living in extreme poverty (Axis 2: The fight against inequality). In Canada, women are at a higher risk of becoming poor (Sharma, 2012). For example, Aboriginal, disabled, immigrant, racialized and single women, female-headed households, elderly women and "low-wage women in particular are growing in the ranks of the poor in Canada" (translation, Khosla, 2005). The province of New Brunswick, Canada is no stranger to this trend, with the poorest people consisting of women predominantly, with 47% earning less than $ 20,000 annually (Government of New Brunswick, 2012). In 2016-17, single women on social assistance received an annual income of $ 6,958 (Common Front for Social Justice). This extreme and persistent poverty is accompanied by difficulties, such as isolation, limited access to employment, depreciation of job qualifications, and physical and mental illness (McAll et al., 2012). Thus, these women experience social inequalities that can be observed in several spheres of their life-course, which vary according to family circumstances, educational background as well as geographical and socio-political contexts (Savoie, Albert & Lanteigne, 2018). |