Fiche Documentaire n° 5300

Titre TRAVAIL SOCIAL ET PARTICIPATION CITOYENNE : PERSPECTIVE DESCENDANTE ET/OU PRATIQUE ASCENDANTE ?

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l'auteur principal

Auteur(s) ROBIN REGIS  
     
Thème Expérience pédagogique sur Beyrouth (mars 2018) de travailleurs sociaux français en formation.  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

TRAVAIL SOCIAL ET PARTICIPATION CITOYENNE : PERSPECTIVE DESCENDANTE ET/OU PRATIQUE ASCENDANTE ?

Dans l’intention de rendre les personnes actrices de leur projet de vie, des démarches et dispositifs ont été mis en œuvre. Il est vrai que la question de la participation est au cœur des préoccupations de notre société. Il s’agit de considérer toute personne comme sujet de droits. Aussi a-t-elle son « mot à dire » dans ce qui la concerne. Les lois et les politiques sociales viennent renforcer cette intention telle que la loi du 11 février 2005 dite sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » ou alors les contrats de ville. Alors que la participation des personnes se voit être portée par des valeurs humanistes telle que l’égalité, nous pouvons nous demander ce qu’il en est réellement, notamment à l’aune des appels à projet qui se multiplient en France.
Sous couvert de participation, ne s’agirait-il pas plutôt d’une injonction ? L’appel à projet, exposé comme source de richesse augmentant la capacité d’innovation des personnes se voit prendre le visage de la compétition lorsque l’on sait qu’un projet sera choisi et que les autres ne feront qu’avorter. Si participer, qui nous vient du latin participare, signifiant « prendre part à » et par extension « partager », ne s’agit-il pas d’une logique inversée ? Dès lors, dans une posture de responsabilité éthique, nous nous interrogeons sur les ingrédients d’une éventuelle instrumentalisation des personnes.
De retour d’un séjour pédagogique au Liban, nous nous rendons compte en tant qu’étudiants en travail social que dans ce pays, l’initiative est inversée. Alors qu’en France, nous mettons en œuvre une évolution sociale portée par les politiques, les Libanais se voient être la source de l’évolution sociétale, nourrissant ainsi les politiques. Il ne tient qu’à eux de s’en saisir. L’idéal n’existe pas, tout comme chez nous. Aussi qu’en est-il réellement de leur liberté d’expression ? Avec notre regard, empreint également de représentations, leur liberté d’action nous semble restreinte. S’agissant ici d’une interrogation plus qu’une affirmation, nous nous questionnons dans le même registre sur la liberté d'action du travailleur social. Aujourd’hui dans une société individualiste telle que la France, chacun « doit se prendre en main et faire quelque chose de sa vie ». Sous couvert de participation, l’état ne se désengagerait-il pas, laissant le bon soin aux personnes de porter la responsabilité de leur réussite ou échec ?
A l’aune de notre expérience au Liban, du 17 au 24 mars 2018, et des multiples rencontres qui nous ont enrichit à différents titres, cette communication se prétend vouloir (ré)interroger les enjeux afférents d’une participation citoyenne aux politiques sociales ainsi qu’à leur(s) modalité(s) de mise en œuvre.
Entre un modèle français, induisant une perspective descendante, et un modèle libanais, énonçant une pratique ascendante et participative, quel équilibre chacun peut trouver ? Comment chacun peut s’y retrouver ? Questions éminemment éthiques, tout autant que de positionnement et posture professionnels.

Bibliographie

Sherry ARNSTEIN "A Ladder of Citizen Participation"
Maela PAUL "Les carnets de la persagotière"
Pierre ROSANVALLON "Le parlement des invisibles"
Amin MAALOUF "Les identités meurtrières"

Présentation des auteurs

Régis ROBIN - Formateur en Travail Social - ARIFTS Angers
+ étudiants ASS, ES et EJE ayant participé à un séjour pédagogique sur Beyrouth en mars 2018

Communication complète

TRAVAIL SOCIAL ET PARTICIPATION CITOYENNE : PERSPECTIVE DESCENDANTE ET/OU PRATIQUE ASCENDANTE ?

Expérience pédagogique sur Beyrouth (mars 2018) de travailleurs sociaux français en formation.



AIFRIS BEYROUTH Juillet 2019



Etudiants ASS : Noémie Dumas, Clara Beaulieu, Valérie Bologne, Violette Palussière, Angélique Defais, Manon Blin, Joséphine Lacroix-de Magneval, Lucie Gastineau, Enora Goulven

Etudiants ES : Camille Cochelin, Romane Pouliguen, Capucine Le Bihan, Jacques Dupont, Romain Mennesson, Ambre Subirats, Floriane Quinio, Gwenaëlle Simon

Etudiants EJE : Léa Dubois, Anne Loisel, Bleuenn Labbé, Constance Serge

Formateurs : Béatrice Julienne, Abdessetar Ben Abdallah, Régis Robin



Ce projet a concerné 19 étudiants (en 2ème année de formation Assistant de Service Social – Educateur de Jeunes Enfants – Educateur Spécialisé) et 3 Formateurs en Travail Social de l’ARIFTS (Association Régionale pour l’Institut de Formation en Travail Social) Site Angevin, en partenariat avec l’Ecole Libanaise de Formation Sociale (ELFS) – Université Saint-Joseph (https://elfs.usj.edu.lb/).

La thématique de ce projet est celle des crises humanitaires reliée à l’intervention sociale et psycho-sociale auprès de populations réfugiées ; considérant que le Liban accueille

1 300 000 réfugiés syriens, ce qui constitue aujourd’hui le ¼ de sa population. Couplée avec la dimension interculturelle, cette thématique constituera un vrai enrichissement pour les étudiants, au regard de cette diversité de populations vivant sur un même territoire, aux 19 communautés religieuses auxquelles s’ajoutent des réfugiés d’autres pays.

En termes d’objectifs et de contenus pédagogiques assurés à l’ARIFTS dans le cadre de la formation de futurs travailleurs sociaux, ce déplacement présente notamment les intérêts et apports suivants dans leur parcours de formation et de professionnalisation :

 Démarche interculturelle en travail social ;

 Croisement des savoirs ;

 Ouverture vers des cultures multiples et des publics aux trajectoires de vie complexes ;

 Découverte d’autres pratiques en travail social, favorisant ainsi des perspectives en termes d’innovation sociale en s’inspirant d’autres approches dans le cadre de l’accompagnement social ;

 Intervention sociale et situation de crise ;

 Sociologie des religions ;

 Méthodologie de projet.



Cette expérience extrêmement enrichissante, notamment en termes de connaissances, de découvertes, de rencontres, du sens de l’accueil, etc., tant professionnellement que personnellement, aura permis à chacun de multiples apprentissages sur le travail social : participation des citoyens, approche communautaire, etc. invitant, à partir d’une expertise sociale, à la créativité et l’innovation sociale dans une approche plurielle.



Parmi ceux-ci, la « participation citoyenne » a inspiré plus spécifiquement cette communication.



Dans l’intention de rendre les personnes actrices de leur projet de vie, des démarches et dispositifs ont été mis en œuvre. Il est vrai que la question de la participation est au cœur des préoccupations de notre société. Il s’agit de considérer toute personne comme sujet de droits. Aussi a-t-elle son « mot à dire » dans ce qui la concerne. Les lois et les politiques sociales viennent renforcer cette intention telle que la loi du 11 février 2005 dite sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » ou alors les contrats de ville. Alors que la participation des personnes se voit être portée par des valeurs humanistes telle que l’égalité, nous pouvons nous demander ce qu’il en est réellement, notamment à l’aune des appels à projet qui se multiplient en France.

Sous couvert de participation, ne s’agirait-il pas plutôt d’une injonction ? L’appel à projet, exposé comme source de richesse augmentant la capacité d’innovation des personnes se voit prendre le visage de la compétition lorsque l’on sait qu’un projet sera choisi et que les autres ne feront qu’avorter. Si participer, qui nous vient du latin participare, signifiant « prendre part à » et par extension « partager », ne s’agit-il pas d’une logique inversée ? Dès lors, dans une posture de responsabilité éthique, nous nous interrogeons sur les ingrédients d’une éventuelle instrumentalisation des personnes.

De retour d’un séjour pédagogique au Liban, nous nous rendons compte en tant qu’étudiants en travail social que dans ce pays, l’initiative est inversée. Alors qu’en France, nous mettons en œuvre une évolution sociale portée par les politiques, les Libanais se voient être la source de l’évolution sociétale, nourrissant ainsi les politiques. Il ne tient qu’à eux de s’en saisir. L’idéal n’existe pas, tout comme chez nous. Aussi qu’en est-il réellement de leur liberté d’expression ? Avec notre regard, empreint également de représentations, leur liberté d’action nous semble restreinte. S’agissant ici d’une interrogation plus qu’une affirmation, nous nous questionnons dans le même registre sur la liberté d'action du travailleur social. Aujourd’hui dans une société individualiste telle que la France, « il incombe à chacun de se prendre en main.et faire quelque chose de sa vie » . Sous couvert de participation, l’état ne se désengagerait-il pas, laissant le bon soin aux personnes de porter la responsabilité de leur réussite ou échec ?

A l’aune de notre expérience au Liban, du 17 au 24 mars 2018, et des multiples rencontres qui nous ont enrichit à différents titres, cette communication se prétend vouloir (ré)interroger les enjeux afférents d’une participation citoyenne aux politiques sociales ainsi qu’à leur(s) modalité(s) de mise en œuvre.

Entre un modèle français, induisant une perspective descendante, et un modèle libanais, énonçant une pratique ascendante et participative, quel équilibre chacun peut trouver ? Comment chacun peut s’y retrouver ? Questions éminemment éthiques, tout autant que de positionnement et posture professionnels.

Résumé en Anglais


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