Entre pratiques sociales émancipatrices et aliénations : enseignements à tirer en terme d’intelligence collective

J’ai deux employeurs : la HELHa (en son sein l’École sociale de Charleroi) et le CPAS (Centre Public d’Action Sociale) de Charleroi. Il se trouve qu’en ma qualité de chargé de missions au CPAS de Charleroi (Direction de l’action collective), j’ai proposé la réalisation d’un livre qui part des pratiques de l’institution pour réfléchir différents enjeux : l’exclusion sociale et l’extension de la pauvreté (en particulier à Charleroi), le travail social de première ligne ou de deuxième ligne (individuel et collectif), les pratiques de contrôle social ou émancipatrices, le fonctionnement institutionnel et le management, les questions de société,…). Dans cette perspective, j’ai interviewé une cinquantaine de professionnels et de bénéficiaires et mis en place des focus groupes. Ce travail va alimenter la réflexion qui se rapporte à ma communication.
Le fil conducteur est le suivant : comment faire en sorte que l’étudiant, le professionnel et l’usager deviennent des acteurs sociaux, dans la tradition de la sociologie de l’action (coopération conflictuelle [le conflit n’est pas synonyme de mésentente]) ? Le concept d’acteur social se conçoit au plan individuel et collectif. Du point de vue théorique, les références conceptuelles sont donc : l’acteur social, le développement du pouvoir d’agir, l’empowerment, la capacitation citoyenne, l’activation et État social actif (selon une perspective critique, à charge et à décharge).
La communication s’appuie sur l’analyse séparée du CPAS et de l’école sociale, pour ensuite déboucher sur des perspectives communes. Voici la structure de l’intervention :

1. Le CPAS de Charleroi
1.1 Eléments de contexte (augmentation de la pauvreté à Charleroi, pressions budgétaires, Etat social actif,…)
1.2. Expériences ‘nocives’ et aliénations [bureaucratisation, déficit de sens et de collectif, management, tensions entre politique et administration, contrôle social, ‘les péchés de la dame patronnesse’ (José Pinilla 2003)]
1.3. Pratiques émancipatrices [mise en avant de l’acteur, concertation, compréhension globale, management participatif, méthodologies de groupe, de réseau et communautaire, références éthiques, résilience, ‘le carré humaniste du travail social (José Pinilla 2008 ?)]

2. L’Ecole Sociale de Charleroi
2.1. Eléments de contexte : fusion des anciennes écoles pour former la HELHa, caractéristiques des étudiants, management
2.2. Pratiques ‘nocives’ et aliénations : évolution du rapport au savoir des étudiants, pratiques pédagogiques traditionnelles, management en décalage avec le projet pédagogique
2.3. Pratiques émancipatrices : implication personnelle du professeur, expériences qui font de l’étudiant un acteur (pédagogie active ou projets spécifiques), pratiques collectives du corps professoral, options philosophiques,…

3. Enseignements à tirer du point de vue de l’intelligence collective au plan des formations initiale et continuée

- Portal Brigitte, Desomer Valérie, Dutrieux Bernard ; Changer le monde au quotidien, L’approche DPA – PC récits d’expériences, analyses et regards critiques, Editions U.V.C.W – Fédération des C.P.A.S, Namur, 2017.
- Autès Michel ; Les paradoxes du travail social, Dunod, 2013.
- Castel Robert ; L’autonomie, aspiration ou condition ?, La vie des idées 2010.

L’auteur est chargé de missions au CPAS de Charleroi et Maître assistant à la Haute Ecole Louvain en Hainaut. Auteur d’une dizaine d’articles dans le domaine du travail social ou de l’enseignement ainsi que des ouvrages suivants :

- Dobbelstein Denis, Pinilla José L ; L’accès aux droits et à la justice, La charte, 1999.
- Pinilla José L. ; Parcours d’immigration Manuel Ramirez « un héros anonyme de l’histoire », Academia L’Harmattan, 2013
- Pinilla José L., Ruiz Morales Fernando C. ; Memoria de la emigración Ida y retorno de un trabajador andaluz, edicions bellaterra, Barcelone, 2015

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