Fiche Documentaire n° 5363

Titre Allier justice sociale et justice environnementale: regards sur la formation en travail social

Contacter
l'auteur principal

Auteur(s) DAGENAIS-LESPéRANCE JEANNE  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

Résumé | Bibliographie | Les auteurs... | Article complet | PDF (.fr) | Résumé en anglais | PDF .Autre langue | Tout afficher

Résumé

Allier justice sociale et justice environnementale: regards sur la formation en travail social

Dans une ère où les changements climatiques frappent déjà l’humanité de plein fouet et où le terme «réfugié climatique» émerge, qu’est-ce que le «vivre-ensemble»? Doit-on élargir nos définitions au-delà du monde humain pour englober des écosystèmes entiers? Et si les «sociétés plurielles» étaient plus qu’un unique assemblage d’humains variés, mais une liaison dynamique entre faune, flore, humains… ? Et si nous tentions de les considérer comme des systèmes complexes et fragiles dans lesquels chacun et chacune s'inscrit en lien avec une multitude d'autres entités ?
La recherche sur le travail social lié à l’environnement en est à ses débuts, mais les articles s’accumulent et répètent un même message : le travail social se doit de redéfinir ce qu’est l’environnement dans son paradigme fondateur de person-in-environment (Coates, 2003 ; Coates, Gray et Hetherington, 2013 ; Dominelli, 2012 ; Schmitz, Matyók, Sloan et James, 2012 ; Zapf, 2009). En effet, hormis l’environnement social, l’environnement biophysique aurait une incidence majeure sur les conditions de vie des populations vulnérables. Non seulement ce sont les personnes les plus marginalisées qui sont les plus touchées en cas de désastres naturels, mais leur localisation géographique comporte plus de risques environnementaux quotidiens que celle de populations favorisées (mauvaise qualité de l’air et de l’eau, proximité de lieux d'extraction de minerais, contamination des sols, biodiversité pauvre, îlots de chaleur…) (Dominelli, 2012 ; Freudenberg, 2004 ; Freudenberg, Pastor et Israël, 2011).
Selon plusieurs, l’intégration de l’environnement biophysique aux pratiques en travail social s’avère donc essentielle, puisqu’une des missions premières du travail social est d’agir sur l’inégalité des conditions de vie. La formation en travail social serait d’ailleurs un terreau fertile pour amorcer un changement de mentalités à cet effet (Coates, 2003 ; Coates et al., 2013 ; Dominelli et al., 2018 ; Hawkins, 2010 ; Miller et Hayward, 2014 ; Teixeira et Krings, 2015 ; Zapf, 2009).

Cette proposition s’intéressera à proposer une vision stratégique permettant de réfléchir aux sociétés plurielles et au concept de justice de manière holistique. Pour ce faire, trois axes de réflexion seront abordés: les prémisses fondatrices de la justice environnementale et leur lien avec les valeurs de justice sociale, l'état des lieux sur la formation en travail social et les changements climatiques (au Québec principalement), et finalement une réflexion sur le travail social environnemental et son intégration possible dans le parcours de formation en travail social. Ces trois aspects visent à réfléchir aux possibilités du travail social environnemental en tenant compte des valeurs fondatrices du travail social.
Dans l’onglet de définition de sa page web en anglais, la Fédération internationale des travailleurs sociaux (IFSW) indique que le mandat du travail social s’inscrit dans l’espace des interactions entre les personnes et leur environnement. Cet environnement, comme stipulé par cette association, comprend non seulement l’ensemble des systèmes sociaux où interagissent les gens, mais aussi l’environnement naturel et géographique, qui influencerait profondément la vie des communautés. On y indique aussi que « les initiatives de changement social reconnaissent la place de l’agentivité humaine dans l’avancement des droits de la personne et de la justice économique, ENVIRONNEMENTALE et sociale. (International Federation of Social Workers, 2014, traduction libre) ».

La IFSW le mentionne dans ses missions premières. Qu’attendons-nous donc pour agir et pour renouveler les approches en travail social? Avec les mobilisations mondiales pour le climat qui accusent les dirigeants de faire porter le fardeau des changements climatiques sur les générations futures (https://www.earth-strike.com/) (https://rebellion.earth/), la formation en travail social serait-elle enfin mûre pour un changement de paradigme ?

Bibliographie

Coates, J. F. (2003). Ecology and social work: toward a new paradigm. Halifax, N.S. : Fernwood Pub.
Coates, J. F., Gray, M. et Hetherington, T. (2013). Environmental social work (First edition..). Abingdon, Oxon : Routledge. Repéré à https://www.taylorfrancis.com/books/9781136212826
Dominelli, L. (2012). Green social work: from environmental crises to environmental justice. Cambridge, UK : Malden, MA.
Dominelli, L., Ku, H. B. et Nikku, B. R. (2018). The Routledge handbook of green social work. London ; New York : Routledge. Repéré à https://ebookcentral.proquest.com/lib/umontreal-ebooks/detail.action?docID=5331755
Freudenberg, N. (2004). Community Capacity for Environmental Health Promotion: Determinants and Implications for Practice. Health Education & Behavior, 31(4), 472‑490. doi:10.1177/1090198104265599
Freudenberg, N., Pastor, M. et Israel, B. (2011). Strengthening Community Capacity to Participate in Making Decisions to Reduce Disproportionate Environmental Exposures. American Journal of Public Health, 101(Suppl 1), S123‑S130. doi:10.2105/AJPH.2011.300265
Hawkins, C. A. (2010). Sustainability, Human Rights, and Environmental Justice: Critical Connections for Contemporary Social Work, 11(3), 15.
International Federation of Social Workers. (2014). Global Definition of Social Work. What is social work? Repéré 29 novembre 2018, à https://www.ifsw.org/what-is-social-work/global-definition-of-social-work/
Miller, S. E. et Hayward, R. A. (2014). Social Work Education’s Role in Addressing People and a Planet at Risk. Social Work Education, 33(3), 280‑295. doi:10.1080/02615479.2013.805192
Schmitz, C. L., Matyók, T., Sloan, L. M. et James, C. (2012). The relationship between social work and environmental sustainability: Implications for interdisciplinary practice. International Journal of Social Welfare, 21(3), 278‑286. doi:10.1111/j.1468-2397.2011.00855.x
Teixeira, S. et Krings, A. (2015). Sustainable Social Work: An Environmental Justice Framework for Social Work Education. Social Work Education, 34(5), 513‑527. doi:10.1080/02615479.2015.1063601
Zapf, M. K. (2009). Social work and the environment: understanding people and place. Toronto : Canadian Scholars’ Press.

Présentation des auteurs

Jeanne Dagenais-Lespérance est présentement étudiante au deuxième cycle en travail social, à l'Université de Montréal.

Sa formation multidisciplinaire l'a menée en Histoire(Certificat, Université de Montréal), en Design for the Theatre (BFA, Concordia University) et en enseignement du français langue seconde( Certificat, UQAM). Elle a travaillé avec des populations de nouveaux.elles arrivant.e.s dans des contextes interculturels variés, allant de cours de cuisine à ateliers de francisation, en passant par des projets de jardinage collectifs. Elle s'intéresse à l'art communautaire, aux pratiques d'artisanat amateur dans les groupes de femmes immigrantes, aux projets citoyens d'occupation de l'espace public et, bien sûr, aux questions de justice climatique et environnementale. Elle se définit comme activiste environnementale, féministe et prône un accueil radical pour une ouverture complète des frontières.

Communication complète


Non disponible

Résumé en Anglais


Non disponible