Fiche Documentaire n° 5366

Titre DE LA CRISE ANGLOPHONE A LA NÉGOCIATION D’UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL DANS UN CONTEXTE DE PLURALITÉ CULTURELLE AU CAMEROUN

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Auteur(s) TODJOM MABOU ALBERT LEGRAND  
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

DE LA CRISE ANGLOPHONE A LA NÉGOCIATION D’UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL DANS UN CONTEXTE DE PLURALITÉ CULTURELLE AU CAMEROUN

Le vivre ensemble repose sur le principe de l’acceptation de l’autre comme un semblable, mais un semblable différent de moi. Partant de ce principe, il est capital d’écarter toute attitude socio centrique ou ethnocentrique qui juge l’autre au prisme de sa culture ou de son ethnie. Le vivre ensemble repose aussi sur un lien social qui selon Serge PAUGAM : « a pour fonction d’unir les individus et les groupes sociaux et de leur garantir par des règles communément partagées, une coexistence pacifique. »1 Relevant également l’importance du lien social dans la construction du vivre ensemble, Emile DURKHEIM parle de la densité dans les groupes humains qui favorise la construction de la conscience collective : « La densité d’un groupe ne peut pas s’abaisser sans que sa vitalité diminue. Si les sentiments collectifs ont une énergie particulière, c’est que la force avec laquelle chaque conscience individuelle les éprouve retentit dans toutes les autres et réciproquement »2
Le Cameroun a été sous protectorat et mandat franco-britannique est tributaire d’un double héritage linguistique. Cela explique le fait que la langue Française et la langue Anglaise aient été adoptées comme langues officielles d’égale valeur selon les constitutions.
Depuis novembre 2016, le Cameroun vit une situation inédite dans son histoire. Partant de revendications corporatistes de l’association des enseignants (Cameroon Teachers’ Trade Union) et celle des Avocats, l’on est arrivé à des revendications sociales et politiques connues aujourd’hui sous l’appellation de « problème anglophone ». Cette crise sociopolitique est révélatrice de la grave crise du vivre ensemble que traverse le Cameroun.
Le Cameroun se caractérise aussi sur le plan social par son multiculturalisme car le pays compte près deux cent groupes ethniques, chacune d’elle revendiquant une identité particulière. Le problème dit anglophone a suscité au Cameroun une prise de conscience du manque de politique de promotion du multiculturalisme. Cette crise sociopolitique conduit ainsi le Cameroun à se mettre dans un processus de renégociation d’un nouveau contrat social dans un contexte de pluralité culturelle afin de promouvoir l’unité nationale et le développement. Il y a là comme pense Francine SAILLANT : « Une invitation à dépasser une vision ethniciste de la culture, basée sur des segmentations entre des groupes qui auraient hérité des traditions communes et qui partageraient un même mode de vie »3
La présente recherche veut répondre à la question suivante : comment la crise anglophone au Cameroun peut-elle contribuer à la négociation d’un nouveau contrat social en capitalisant la pluralité culturelle qui caractérise le pays ?
En effet, la présente recherche s’articule autour de trois axes: il s’agit d’abord d’une analyse sociohistorique des causes de la crise anglophone. Ensuite, d’une analyse des conséquences qu’ont engendrés sur les populations locales, l’économie et développement local, l’activisme non coordonnée des populations et des groupes armés installés dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays ainsi que la répression violente du gouvernement camerounais. Enfin, nous analysons la crise anglophone comme une opportunité historique pour le gouvernement et les populations locales de négocier un nouveau contrat social qui promeuve l’unité nationale sans sacrifier les particularités socioculturelles.
Nous faisons usage des données issues des entretiens semi-directif effectués dans les localités en crise notamment dans la localité du Nord-Ouest où le conflit est plus intense. Ces entretiens sont faits auprès des personnalités religieuses, traditionnelles et administratives ainsi qu’auprès des populations locales notamment du village Nkwen où une meilleure sécurité nous est accordée. Par ailleurs, des déplacés internes de la crise, en occurrence ceux qui se sont installés dans ville de Yaoundé sont également interviewés. Les rapports des ONG internationales et locales sur la situation ainsi que l’observation directe pendant nos séjours dans les localités en crise, sont également les sources des données de notre analyse.

1. Serge PAUGAM, Le lien social, PUF, Paris, 2008, p. 6.
2. Emile DURKHEIM, Le Suicide, PUF, Paris, 2016, p. 213.
3. Francine SAILLANT, « Pluralité et vivre ensemble : paradoxes et possibilités » in Francine SAILLANT (Dir), Pluralité et vivre ensemble, PUL, Canada, 2015, p 9.

Bibliographie

1. BELLONCLE Guy, Le chemin des villages, formation des hommes et développement rural en Afrique, Paris, Harmattan, 1979, 286 p.

2. DURKHEIM Emile, Le Suicide, PUF, Paris, 2016, 463 p.

3. DURKHEIM, Emile, De la division du travail social, Paris, PUF, 2007.

4. Henri NGONGA, Efficacité comparée de l’enseignement Public et prive au Cameroun, Thèse de doctorat, 2010, Bourgogne, 347 p

5. LAHIRE Bernard, « Catégorisations et logiques individuelles : les obstacles à une sociologie des variations intra-individuelles » in Cahiers Internationaux de sociologie, N° 110, janvier 2001, pp. 59-81.

6. MOUPOU Moïse, MBANGA AKEI Lawrence « Désengagement de l’État et réponses paysannes au Cameroun » in Les Cahiers d’Outre-Mer, N° 241-242, Vol. 61, Janvier-Juin 2008, pp.163-183.

7. NDONGMO Marcus, Education scolaire et lien social en Afrique noire : Perspectives éthiques et théologiques de la mise en place d’une nouvelle philosophie de l’éducation, Mbalmayo (Cameroun), 2004, 306 p.

8. NJIALE Pierre Marie, « Crise de la société, crise de l’école », in Revue internationale d’éducation de Sèvres [En ligne], 41, avril 2006, in URL : http://ries.revues.org/1151, consulté le 26 mars 2017.

9. OLIVIER DE SARDAN Jean-Pierre, Anthropologie et développement. Essai en socio-anthropologie du changement social, Marseille, Paris, APAD- Paris, Karthala, 1995, 221p.

10. Olivier SABARI, « Le développement participatif au concret : Elaboration participatif d’un plan de développement villageois à Bambui (Nord-Ouest/ Cameroun) », Mémoire de Master en Développement et Management de Projets en Afrique, Yaoundé, UCAC, 2006/2007, p. 75.

11. PAUGAM Serge, Le lien social, PUF, Paris 2008, 127 p.

12. PAUGAM Serge, Vivre ensemble dans un monde incertain, Paris, L’aube, 2015

13. RAYOU Patrick, Sociologie de l'éducation, Paris, PUF, 2015, 128 p

Présentation des auteurs

Albert Legrand TODJOM MABOU est un camerounais titulaire d’un Master en Développement et Management des Projets en Afrique (MDMPA) et inscrit Doctorant en Sciences Sociales à l’Université Catholique d’Afrique Centrale (Yaoundé). L’option de spécialisation est la sociologie de l’éducation.
Il a été pendant dix ans (2005-2015) Coordonnateur de Siège de la Sous-Région Afrique Centrale d’une ONG espagnole (Fundacion Itaka-Escolapios) basée au Cameroun œuvrant dans le champ éducatif.
Il est enseignant depuis 2015 à la Faculté des Humanités de l’Université Nationale de Guinée Equatoriale et précisément dans les Départements de Coopération Internationale de Gestion du Patrimoine Artistique et Culturel.

Communication complète


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Résumé en Anglais


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