Fiche Documentaire n° 5467

Titre La participation des Mineurs Migrants Non-Accompagnés:

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l'auteur principal

Auteur(s) QUIROGA RAIMUNDEZ VIOLETA
BOIXADOS PORQUET ADELA
CHAGAS LEMOS eveline
 
     
Thème la reconnaissance du savoir expérientiel
 
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

La participation des Mineurs Migrants Non-Accompagnés:

La circulation de Mineurs Migrants Non-Accompagnés (MMNA) est un phénomène global. La décennie des années 1990 marque une nouvelle forme de compréhension de la question, due aux transformations des mouvements migratoires et à la convention des droits de l’enfance et de l’adolescence. Le déplacement des mineurs peut se comprendre comme un nouveau patron migratoire, puisqu’il s’agit de mineurs et que, à cause de cela, leur intérêt supérieur doit prévaloir, ce qui peut représenter à la fois une situation contradictoire avec l’irrégularité administrative dérivée du contrôle des flux migratoires.
L’arrivée de MMNA en Espagne se fait à partir de 1999, les jeunes arrivants étant principalement d’origine marocaine. L’augmentation considérable du nombre de mineurs au cours des dernières années (en 2018, celle-ci s’est multipliée par trois), implique de nouveaux défis pour les systèmes de protection, qui se confrontent à la tension entre le bienêtre et le contrôle des flux migratoires.
Cette communication veut montrer la situation en Catalogne (en Espagne), l’importance de la recherche dans l’enrichissement de la réflexion en général et l’insistance nécessaire dans la participation des personnes accompagnées comme axe nécessaire de la formation du savoir partagé. Cette recherche participative prétend représenter la construction de connaissance sur les migrations de mineurs et jeunes non-accompagnés, à travers de la promotion d’espaces dialogiques entre connaissances académiques, scientifiques, et connaissances expérientiels et migrants. De cette façon on a voulu réfléchir de manière conjointe afin de promouvoir des initiatives et des actions qui transforment les situations d’exclusion et de discrimination que vivent les dites personnes, et qui nous permette de favoriser la construction de vivre-ensemble.
Nous proposons pour cela une déconstruction des savoirs hégémoniques occidentaux qui depuis les Sciences Sociales se sont dégagés des migrations ainsi que sur les personnes migrantes en adoptant et en y incorporant la perspective de genre, aspect qui n’a pas été pris en compte par la littérature sur ce phénomène. Nous exposons, de plus, les modèles d’intervention menés à terme jusqu’à présent par les sociétés réceptrices qui se sont basées sur ces constructions, afin d’envisager une rupture épistémologique, ontologique et méthodologique à travers la participation des personnes accompagnées et les premières associations de jeunes migrants auto-organisés.

La méthodologie utilisée a été qualitative et elle emploie plusieurs techniques: entretiens individuels, ateliers en groupe et observation participative. La triangulation desdites techniques a facilité la promotion d’espaces dialogiques qui ont permis la déconstruction et la construction de nouveaux savoirs à travers une réflexion inter collective.

Les résultats de ce travail ont permis de connaître les expériences et les routes personnelles des mineurs migrés, ce qui a permis de repenser et de reconstruire la connaissance non seulement sur les conceptualisations de ces mineurs, mais aussi sur le processus migratoire. Les ateliers dynamiques ont créé un espace pour reconnaître les savoirs des mineurs migrants. On a pu vérifier que les personnes migrantes créent une auto présentation en se basant sur les représentations hégémoniques qui se réalisent dans les pays d’accueil, en intériorisant ces idées et en s’auto défendant en fonction de celles-ci. Dans ces espaces dialogiques s’est générée une identité collective et partagée à travers de compréhensions et d’interprétations communes, qui les renforce dans la reconnaissance propre et leur donne plus de force pour la revendication de leurs droits de manière auto organisée. Enfin, nous voulons mettre en relief la reconnaissance d’un nouveau savoir de caractère expérientiel, qui a permis d’envisager de futures propositions de développement du phénomène, de nouvelles lignes d’intervention et de diffusion qui permettent de repenser quel type de coexistence est nécessaire pour vivre ensemble.

Bibliographie

Bereményi, B. A., Lagunas, D. (2017). Aproximación Crítica a la
participación y el empoderamiento: Estudios sobre minorías socio cuturales y grupos sociales marginalizados, XIV Congreso de Antropología, Valencia: Antropologías en transformación: sentidos, compromisos y utopías (pp.465-475) Valencia: Universitat de Valencia.
Brun, P. (2017). Le croissement des savoirs dans les recherches participatives. Questions epistemologiques. En: Gardien, E i Jaeger, M. (Coords) L’implication citoyenne dans la recherche. Revue vie sociale n. 20, décembre, 45-53.
Cemlyn, S.J. y NYE, M. (2012). Asylum seeker young people: Social work value conflicts in negotiating age assessment in the UK. International Social Work, 55(5), 675-688.

Epelde Juaristi, M. (2017). Nuevas estrategias para la integración social de los jóvenes migrantes no acompañados. Revista sobre la infancia y la adolescencia. (13):57-85. doi:10.4995/reinad.2017.6546
Gadea, Mª E. et Albert, M. (2011). Asociacionismo inmigrante y renegociación de las identificaciones culturales. Política y Sociedad, 48 (1), 9-25.
Horgan, D. et NÍ Raghallaig, M. (2017). The social care needs of unaccompanied minors: the Irish experience. European Journal of Social Work, 1-12.


Quiroga V., Alonso A., Soria M. (2010) Sueños de bolsillo. Menores Migrantes No Acompañados en España. Situación actual y nuevas tendencias. Madrid. Unicef.
Quiroga V., Chagas E., Palacín C. (2018). La migrazione dei minori non accompagnati tra coraggio e riti di passagio da un lato e fragilità della protezione dall’altro. En: Segatto B., Di Masi D., Surian A. (eds.) L’ingiusta distanza. I percorsi dei minori stranieri non acompagnati dall’accoglienza alla cittadinanza (pp. 33-54) Milano: FrancoAngeli.
Roth, B.J. y Grace, B.L. (2015). Falling through the cracks: The paradox of post-release services for unaccompanied child migrants. Children and Youth Services Review, 58, 244-252.
Walsh, C. (2007) ¿Son posibles unas ciencias sociales/culturales otras? Reflexiones en torno a las epistemologías decoloniales. Revista Nómadas, 26, 102-113. A http://www.ucentral.edu.co/NOMADAS/nunme-ante/26-30/nomadas26/8-SON%20POSIBLES%20CATHERINE.pdf



Présentation des auteurs

Violeta Quiroga Raimúndez est titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale et d'un diplôme en travail social. Elle est professeure à l'Université de Barcelone. Chercheur principal du GRITS (groupe de recherche et d'innovation en travail social), reconnu comme un groupe consolidé par l'AGAUR. Elle est experte en enfance et adolescence à risque social, principalement dans des contextes migratoires. Il a participé à différentes recherches sur la situation des mineurs étrangers non accompagnés en Catalogne. Elle dirige actuellement différents projets européens et nationaux sur ce sujet. Il a également publié de nombreux articles dans des revues nationales et internationales sur l’enfance et adolescence à risque social er sur les migrations.

Communication complète

La participation des Mineurs Migrants Non-Accompagnés: la reconnaissance du savoir expérientiel



Violeta Quiroga, Eveline Chagas et Adela Boixadós

Professeurs et chercheurs de l'École de Travail Social

Université de Barcelone



La circulation de Mineurs Migrants Non-Accompagnés (MMNA) est un phénomène global. La décennie des années 1990 marque une nouvelle forme de compréhension de la question, due aux transformations des mouvements migratoires et à la convention des droits de l’enfance et de l’adolescence. Le déplacement des mineurs peut se comprendre comme un nouveau patron migratoire, puisqu’il s’agit de mineurs et que, à cause de cela, leur intérêt supérieur doit prévaloir, ce qui peut représenter à la fois une situation contradictoire avec l’irrégularité administrative dérivée du contrôle des flux migratoires.

L’arrivée de MMNA en Espagne se fait à partir de 1999, les jeunes arrivants étant principalement d’origine marocaine. L’augmentation considérable du nombre de mineurs au cours des dernières années (en 2018, celle-ci s’est multipliée par trois), implique de nouveaux défis pour les systèmes de protection, qui se confrontent à la tension entre le bienêtre et le contrôle des flux migratoires.

Cette communication veut montrer la situation en Catalogne (en Espagne), l’importance de la recherche dans l’enrichissement de la réflexion en général et l’insistance nécessaire dans la participation des personnes accompagnées comme axe nécessaire de la formation du savoir partagé. Cette recherche participative prétend représenter la construction de connaissance sur les migrations de mineurs et jeunes non-accompagnés, à travers de la promotion d’espaces dialogiques entre connaissances académiques, scientifiques, et connaissances expérientiels et migrants. De cette façon on a voulu réfléchir de manière conjointe afin de promouvoir des initiatives et des actions qui transforment les situations d’exclusion et de discrimination que vivent les dites personnes, et qui nous permette de favoriser la construction de vivre-ensemble.

Nous proposons pour cela une déconstruction des savoirs hégémoniques occidentaux qui depuis les Sciences Sociales se sont dégagés des migrations ainsi que sur les personnes migrantes en adoptant et en y incorporant la perspective de genre, aspect qui n’a pas été pris en compte par la littérature sur ce phénomène. Nous exposons, de plus, les modèles d’intervention menés à terme jusqu’à présent par les sociétés réceptrices qui se sont basées sur ces constructions, afin d’envisager une rupture épistémologique, ontologique et méthodologique à travers la participation des personnes accompagnées et les premières associations de jeunes migrants auto-organisés.

La méthodologie utilisée a été qualitative et elle emploie plusieurs techniques: entretiens individuels, ateliers en groupe et observation participative. La triangulation desdites techniques a facilité la promotion d’espaces dialogiques qui ont permis la déconstruction et la construction de nouveaux savoirs à travers une réflexion inter collective.

Les résultats de ce travail ont permis de connaître les expériences et les routes personnelles des mineurs migrés, ce qui a permis de repenser et de reconstruire la connaissance non seulement sur les conceptualisations de ces mineurs, mais aussi sur le processus migratoire. Les ateliers dynamiques ont créé un espace pour reconnaître les savoirs des mineurs migrants. On a pu vérifier que les personnes migrantes créent une auto présentation en se basant sur les représentations hégémoniques qui se réalisent dans les pays d’accueil, en intériorisant ces idées et en s’auto défendant en fonction de celles-ci. Dans ces espaces dialogiques s’est générée une identité collective et partagée à travers de compréhensions et d’interprétations communes, qui les renforce dans la reconnaissance propre et leur donne plus de force pour la revendication de leurs droits de manière auto organisée.

D'autre part, la réalisation de ce travail nous a donné l'occasion de nous rapprocher du groupe de mineurs migrants, de connaître leurs sentiments et leur perception de ce qu'ils ont vécu, quelles sont leurs attentes et leurs propres expériences. La position épistémologique adoptée pour la réalisation de cette recherche nous a également permis de repenser la construction de la conceptualisations en référence au phénomène migratoire, afin de pouvoir mener un processus de déconstruction avec les personnes migrées à travers ces espaces dialogiques horizontaux.

L'analyse des données sociodémographiques permet de constater qu'il y a plus de mineurs de sexe masculin effectuant la migration que de mineures. De même, il existe une manque de connaissances concernant la perspective de genre appliquée aux migrations effectuées par les jeunes femmes, rendant ainsi invisible leur processus migratoire ainsi que leurs besoins.

En ce qui concerne la situation administrative, il existe une grande distance entre la législation sur la protection de l'enfance et l'immigration, et la manière de procéder dans la pratique. Les règlements administratifs ne couvrent pas entièrement la complexité de la réalité des mineurs, ce qui constitue une violation de leurs droits dans certains contextes et situations. Il y a un débordement dû aux stratégies d'action limitées des administrations. D'autre part, les centres de protection manquent de ressources professionnelles, ce qui rend les interventions effectuées encore plus difficiles et ne permet pas un fonctionnement approprié de ces centres ou une attention suffisante pour les mineurs.

La discrimination est un autre aspect à souligner. Les jeunes se sentent exclus par la société et ne perçoivent pas en même temps qu'ils ont les mêmes droits. Ils soulignent également une double stigmatisation, leur résidence dans des centres de protection étant un facteur d'exclusion supplémentaire, ils oublient complètement la raison pour laquelle ils y vivent ou pourquoi leur parcours migratoire. Les médias influencent beaucoup cette discrimination et l’encouragent même selon les professionnels.

En ce qui concerne les émotions observées et analysées, nous avons pu vérifier que les mineurs qui arrivent dans le pays d'accueil doivent reformuler leurs attentes en termes de perspectives d'emploi. Ces motivations sont frustrées car ils ne peuvent pas accéder au marché du travail, ce qui rend leur stabilité et leur indépendance économique difficiles. Les mineurs expriment un malaise lorsqu'ils atteignent l'âge de la majorité.

Il convient de souligner les effets transversaux positifs résultant des processus organisationnels associatifs, qui facilitent la participation, non seulement à un niveau symbolique et culturel, mais également à un niveau relationnel et politique. En référence à cette dernière, on peut dire qu'elle favorise la création de sujets collectifs avec voix (l’associations) qui ont la possibilité de négocier avec d'autres organisations et administrations, ouvrant la voie à l'inclusion sociale du collectif par la participation et la reconnaissance de celles-ci.

Avec la création de l'Union des jeunes ex-protégés de la Catalogne (UJEC), la voix des jeunes s'est renforcée, créant ainsi une identité collective qui les renforce individuellement. Cette façon de se regrouper en association facilite la revendication de droits et d'opportunités.

Enfin, nous voulons mettre en relief la reconnaissance d’un nouveau savoir de caractère expérientiel, qui a permis d’envisager de futures propositions de développement du phénomène, de nouvelles lignes d’intervention et de diffusion qui permettent de repenser quel type de coexistence est nécessaire pour vivre ensemble.



Mots-clés: Mineurs Migrants Non-Accompagnés, travail social, recherche participative, participation, discrimination





Références bibliographiques

Bereményi, B. A., Lagunas, D. (2017). Aproximación Crítica a la

participación y el empoderamiento: Estudios sobre minorías socio cuturales y grupos sociales marginalizados, XIV Congreso de Antropología, Valencia: Antropologías en transformación: sentidos, compromisos y utopías (pp.465-475) Valencia: Universitat de Valencia.

Brun, P. (2017). Le croissement des savoirs dans les recherches participatives. Questions epistemologiques. En: Gardien, E i Jaeger, M. (Coords) L’implication citoyenne dans la recherche. Revue vie sociale n. 20, décembre, 45-53.

Cemlyn, S.J. y NYE, M. (2012). Asylum seeker young people: Social work value conflicts in negotiating age assessment in the UK. International Social Work, 55(5), 675-688.

Epelde Juaristi, M. (2017). Nuevas estrategias para la integración social de los jóvenes migrantes no acompañados. Revista sobre la infancia y la adolescencia. (13):57-85. doi:10.4995/reinad.2017.6546

Gadea, Mª E. et Albert, M. (2011). Asociacionismo inmigrante y renegociación de las identificaciones culturales. Política y Sociedad, 48 (1), 9-25.

Horgan, D. et NÍ Raghallaig, M. (2017). The social care needs of unaccompanied minors: the Irish experience. European Journal of Social Work, 1-12.

Quiroga V., Alonso A., Soria M. (2010) Sueños de bolsillo. Menores Migrantes No Acompañados en España. Situación actual y nuevas tendencias. Madrid. Unicef.

Quiroga V., Chagas E., Palacín C. (2018). La migrazione dei minori non accompagnati tra coraggio e riti di passagio da un lato e fragilità della protezione dall’altro. En: Segatto B., Di Masi D., Surian A. (eds.) L’ingiusta distanza. I percorsi dei minori stranieri non acompagnati dall’accoglienza alla cittadinanza (pp. 33-54) Milano: FrancoAngeli.

Roth, B.J. y Grace, B.L. (2015). Falling through the cracks: The paradox of post-release services for unaccompanied child migrants. Children and Youth Services Review, 58, 244-252.

Walsh, C. (2007) ¿Son posibles unas ciencias sociales/culturales otras? Reflexiones en torno a las epistemologías decoloniales. Revista Nómadas, 26, 102-113. A http://www.ucentral.edu.co/NOMADAS/nunme-ante/26-30/nomadas26/8-SON%20POSIBLES%20CATHERINE.pdf










Résumé en Anglais


Non disponible