Fiche Documentaire n° 5547

Titre L’accueil des mineurs non accompagnés, où comment la notion de risque est questionnée dans sa dimension culturelle par les postures professionnelles et pratiques institutionnelles en protection de l’enfance.

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Auteur(s) MAZAEFF Chantal  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

L’accueil des mineurs non accompagnés, où comment la notion de risque est questionnée dans sa dimension culturelle par les postures professionnelles et pratiques institutionnelles en protection de l’enfance.

Nous choisissons d’interroger les pratiques professionnelles et institutionnelles dans le cadre de l’accueil des Mineurs non accompagnés (MNA) au sein des dispositifs de protection de l’enfance, afin d’appréhender les aptitudes qu’auraient les milieux de pratiques (professionnels et organisations) à promouvoir un agir professionnel engagé.
Les professionnels qui interviennent dans ce champ fondé sur la notion de protection sont dorénavant amenés à rencontrer fréquemment ce public des MNA encore « inédit » il y a moins de dix ans. Majoritairement âgés de 15 à 18 ans, ces adolescents, voire jeunes adultes lorsque des mesures de prolongation sont promulguées, sont pris en charge par des services et professionnels qui tentent au quotidien de trouver des solutions pour les besoins primaires, alors que les structures sont débordées et ne permettent plus de proposer des réponses « classiques » face à la massification de cette nouvelle catégorie de public. En effet, la forte montée en charge des MNA au sein de l’Aide sociale à l’enfance amène ces services et professionnels à poser des actes qui frôlent l’extra-légalité, prises de risques nécessaires au vu des contraintes insolubles face auxquelles les professionnels et décideurs se trouvent pour inventer des réponses au quotidien. Les pratiques professionnelles que nous avons pu observer (Inspecteurs de l’ASE et éducateurs spécialisés) sur un territoire donné nous ont permis de constater que ces acteurs de terrain innovent en permanence pour proposer des réponses aux besoins des jeunes accueillis. Cette disposition implique une culture du risque de la part des professionnels, entendu comme un espace de créativité et non réducteur, ainsi que pour les organisations, sommées d’inventer de nouvelles réponses au risque de participer à l’exclusion de cette population. Les professionnels chargés de procéder aux évaluations de minorité, puis d’accompagner les mineurs, en guise de réponse au risque, s’appuient également sur les compétences des MNA, peu mobilisées classiquement dans ces espaces d’intervention de la protection de l’enfance.
Dans ce contexte, les Conseils départementaux en tant qu’acteurs centraux du processus, tant au niveau structurel et financier que pour ce qui concerne les pratiques professionnelles, conduites par leurs agents ou par des acteurs associatifs, peuvent se contenter d’appliquer la loi ou la « déborder » pour soutenir les processus d’intégration de ces jeunes. Il en va de même pour l’appel à des familles bénévoles ou les initiatives citoyennes qui participent d’un meilleur vivre ensemble pour ces jeunes MNA bien souvent totalement isolés, avec comme seul soutien leur groupe de pairs.
Deux problématiques émergent de cette interpellation. Les professionnels sont parfois en difficulté avec ce public aux références culturelles différentes, marqué par une histoire singulière, doté de compétences spécifiques liées aux parcours de la migration. Si cette expérience du risque issue de leur trajectoire les ayant conduits en France, est prise en compte par les professionnels, les MNA étant présupposés être en capacité de faire preuve immédiatement d’autonomie, elle l’est au mépris des troubles identitaires ou tensions liées au travail que les MNA réalisent pour faire face à un environnement inconnu et s’en accommoder (Teyssier et Denoux, 2013). Différents modèles et postures professionnelles sont mis en évidence (Bolzman, 2009) lorsqu’il s’agit d’entrer en relation avec ces jeunes mineurs, aux effets plus ou moins porteurs. Il nous apparait nécessaire là de soutenir les professionnels à se décentrer (Cohen Emerique, 2011) tout en valorisant les compétences issues de l’expérience vécue par les jeunes. Du point de vue institutionnel, l’afflux important de jeunes MNA oblige les institutions à sortir des cadres règlementaires classiques en protection de l’enfance, pour trouver des réponses qui garantissent la sécurité et le bien être des jeunes accueillis (ONED, 2017). Là encore, les références culturelles sont réinterrogées, la notion de risque est dépassée au profit de l’innovation voire de la créativité (Breugnot, 2010). Au cœur de ces deux axes, une notion est fortement questionnée, l’appréhension culturelle du risque, que nous évoquions les risques auxquels sont confrontés les jeunes selon les conditions où ils vivent ou selon leurs origines, que la position des institutions qui vont prendre en compte la notion de protection et de danger de manière différente pour ce public. Si évoquer la dimension culturelle du risque ne fait pas discussion pour ce qui concerne les relations entre jeunes et professionnels, la poser dans la dimension institutionnelle de la prise en charge des MNA ne va pas de soi.

Bibliographie

Abou, Sélim (2002). L’Identité culturelle ; suivi de Cultures et droits de l’homme, [4e éd. rev. et corr.]. - Beyrouth : Presses de l’Université Saint-Joseph, Paris : Perrin.
Bolzman, C, 2009/2, « Modèles de travail social en lien avec les populations migrantes : enjeux et défis pour les pratiques professionnelles », Pensée plurielle, n° 21, p. 41-51.
Breugnot, P, 2010/4, « Les innovations socio-éducatives », Les Cahiers Dynamiques, n° 49, p. 97 à 107.
Cohen-Emerique, M, 2011, Pour une approche interculturelle en travail social, Théories et pratiques, Rennes, Presses de l’EHESP
Devlin, C, 2018.3, « Mineurs non accompagnés, le sens de la minorité », Empan, n° 111, pages 108 à 114.
Étiemble, A, 2005/3, « Quelle protection pour les mineurs isolés en France ? », « Journal du droit des jeunes » n° 243, pages 14 à 19.
Frechon I., Marquet L., (2017). Unaccompanied Minors in France and Inequalities in Care Provision under the Child Protection System, SPECIAL ISSUE: "Unaccompanied Minors in Europe - Part II"- Social Work & Society (article traduit sur le site de l’INED)
Idris, I, 2009/2, « Cultures, sociétés et migration : du handicap et de la singularité », Contraste, n° 31-32, p. 269-281.
Pesqueux, Y, 2011/2, « Pour une épistémologie du risque », Management Prospective Ed. | « Management & Avenir » 2011/3 n° 43 | pages 460 à 475.
ONPE, 2017, Mineurs non accompagnés Quels besoins et quelles réponses ?
Teyssier, J Denoux, P, 2013, « Les réactions psychologiques transitoires : interculturation et personnalité interculturelle », Bulletin de psychologie, 2013/3, n° 525, pp 257-265.
Rapport de l’IGAS, l’ADF, l’IGA, l’IGJ, Février 2018 « Mission bi partie de réflexion sur les mineurs non accompagnés » http://www.justice.gouv.fr/art_pix/2018_02_15_%20rapport_mission_bipartite_sur_les_MNA.pdf

Présentation des auteurs

Chantal Mazaeff, Directrice générale de l'Ecole supérieure de praxis sociale à Mulhouse (France)

Docteure en sociologie (thèse soutenue à l'EHESS en novembre 2010, sous la direction de Hamit Bozarslan, « Une jeunesse populaire à Beyrouth, la communauté et sa mémoire comme réponse à l’imprédictibilité », jury : Sabrina Loriga (EHESS), Elizabeth Picard (CNRS) Henry Laurens (Collège de France), Octobre 2005 - Novembre 2010. Mention « Très honorable, avec les félicitations du jury » »

Publications :
« Voile et intervention sociale : un périlleux bricolage ? » in Interventions sociales et fait religieux, sous la direction de Daniel Verba et Faïza Guelamine, éditions EHSP, 2014.
« L’action des forces libanaises à Aïn el Remaneh » in Leaders et partisans au Liban, sous la direction de Franck Mermier et Sabrina Mervin, éditions Karthala, Paris 2012.
« Entre tactique, dissimulation et identité » in FORUM, n°128, 07/2010.
"Quand le théâtre législatif redonne du sens politique au travail social Une rencontre inédite entre personnes accompagnées, formateurs, artistes et professionnels en travail social"
Avec Manuella Ngnafeu, Vanessa Puddu, Alfred Diffort, Luc Gaudet et Caroline Burgy; in Forum n° 150, 01/2017

Communication complète

Colloque AIFRIS Beyrouth 2019

"Sociétés plurielles, Travail social et Vivre ensemble"



L’accueil des Mineurs Non Accompagnés : pratiques institutionnelles et postures professionnelles en protection de l’enfance traversées par la dimension culturelle du risque



Chantal MAZAEFF

Docteure en sociologie

Directrice générale Ecole Supérieure de Praxis Sociale

c.mazaeff@praxis.alsace



Introduction



La problématique de l’accueil des Mineurs non accompagnés (MNA) fait dorénavant partie des questionnements des institutions (Ministère de la justice, Conseils départementaux et associations) qui assument l’accueil (ou le non accueil) de ce public et bien évidemment, des professionnels et étudiants en travail social. En effet, après des années d’invisibilité, reléguant les mineurs à la rue, sans réaction notamment des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), la promulgation de la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant encadre juridiquement l’accueil et la répartition des MNA, tout en précisant les missions des collectivités territoriales, comme aide à la décision du Ministère de la justice pour l’évaluation et la répartition des mineurs sur le territoire.

Certaines collectivités départementales se sont pleinement saisies de la condition des mineurs tandis que d’autres refusent de faire face à leurs obligations, ces variables nous renvoient alors aux choix politiques des départements, en tant que chef de file du dispositif de protection de l’enfance. Si le cœur du dispositif est centré sur l’évaluation du danger que pourrait vivre le mineur, nous nous intéresserons pour cette communication aux modalités et pratiques de prise en charge des mineurs, que nous évoquions là les professionnels ou les institutions, nous renvoyant à notre préoccupation de mettre en évidence « l’agir professionnel engagé » .

Pour autant, évoquer l’évaluation du danger dans l’accueil des mineurs renvoie à l’existence d’un potentiel danger, voire au risque d’être en danger, à la dimension du péril par rapport à des faits qui pourraient se dérouler compromettant la santé ou la sécurité du mineur. Pour aller au-delà, nous avons choisi de nous intéresser au risque pris comme une opportunité, un espace possible de créativité voire d’engagement professionnel, facteur de lien avec les jeunes mineurs en situation d’isolement.

Trois axes vont construire notre propos, nous présenterons dans un premier temps les données du problème, à savoir le cadre juridique mais également les données quantitatives qui nous permettent de mesurer son ampleur.

Nous porterons notre regard dans la deuxième partie sur les jeunes, les dits MNA après avoir été MIE, Mineurs isolés étrangers. Que dire de ces jeunes qui arrivent sur le territoire national après avoir vécu, franchi, traversé un nombre incalculable d’obstacles, avoir pris des risques d’ordre vital parfois, des jeunes porteurs d’un potentiel lié à cette singulière expérience migratoire, mais également porteurs parfois de traumas qu’il parait nécessaire de ne pas omettre. Enfin, dernier axe de notre communication, nous interrogerons la notion de risque, à partir de la manière dont les milieux de pratique, à savoir les professionnels en travail social et les représentants des collectivités territoriales (Inspecteur et Directions des services d’Aide sociale à l’enfance) composent avec sa polysémie, le risque comme opportunité ou comme menace, des variables, positives ou négatives…Nous évoquerons également les bénévoles et/ou militants qui prennent risques et initiatives face à des situations parfois insupportables mais que nous supportons…

Il s’agit de mettre à jour les pratiques déployées pour, et le terme peut être pris dans sa déclinaison la plus courte, faire face aux arrivées massives des MNA au sein des services éducatifs, dans l’attente d’une écoute, d’une solution…comment entendre les histoires singulières de chacun, comment accepter que ces jeunes résident dans des hôtels, quel espace de responsabilité pour les professionnels, une somme de questions qui les traversent au quotidien…Nous avons également pu entendre évoquer les initiatives prises avec ces jeunes, hors des circuits classiques, les prises de risque qui permettent de répondre aux besoins des mineurs. Pour autant, ces postures dépendent du positionnement des décideurs, comment dépasser les limites du système, jusqu’où innover, sortir des schèmes de réponse classiques de manière à proposer les réponses les plus adaptées possibles aux besoins et urgences quotidiennes, nous faisant penser à une culture du risque partagée au sein de certains milieux de pratique…

Sachant qu’il ne faut pas omettre qu’à défaut, « en cherchant par tous les moyens à ne pas prendre en charge les MNA, l’ASE et l’Etat prennent une position risquée sur cette question. »

Nous nous appuierons sur des expériences menées par les services de l’ASE, par des associations ou des bénévoles, toutes situées dans le Haut-Rhin, proposant des réponses à ces jeunes que nous avons rencontré pour mieux appréhender cette question ou que nous côtoyons dans notre exercice professionnel .

1. Présentation du contexte français d’accueil des Mineurs Non Accompagnés



1.1 Les MNA, ou l’émergence d’une catégorie juridique



Comme évoqué en introduction, l’apparition de la catégorie « Mineur non accompagné » est récente. Une première remarque, si l’Europe a posé le terme de MNA en 2011 à la place de MIE, la France adopte cette appellation plus tardivement, en mars 2016, pour renforcer la dimension de protection liée au fait, pour un mineur, de ne pas être accompagné. Il faut noter que cette reconnaissance est lourde de conséquences pour les migrants, mineurs ou non, puisqu’elle est la seule qui permette, sans discussion, protection et intégration dans la société française. Jusqu’alors, la notion de MIE était envisagée dans la loi de protection de l’enfance du 5 mars 2007, en écho à la Convention internationale des droits de l’enfant : « Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciale de l’Etat. » ; une déclaration de principe plus qu’un engagement à agir.

Du point de vue organisationnel, ce n’est qu’à compter du 13 mai 2013 qu’une cellule dédiée à la problématique des mineurs isolés est installée auprès de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse par le biais d’une circulaire. Trois objectifs sont posés, alors que les arrivées de mineurs isolés étrangers commencent à être importantes et confrontent les administrations à l’absence de réponse aux problématiques posées par les mineurs.



La préoccupation majeure est de limiter les disparités entre les départements ; de veiller au respect des droits des mineurs ; enfin, d’harmoniser les pratiques lors des mises à l’abri et de la réalisation des évaluations permettant d’attester de leur condition de minorité donnant accès aux dispositifs de protection de l’enfance.

La loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant va plus loin en donnant une base législative à la répartition des mineurs entre les différents conseils départementaux qui se voient imposer dorénavant une régulation mensuelle, via une clé de répartition nationale. Pour ne pas s’étendre sur le cadre légal, il nous faut juste préciser que deux étapes sont importantes lors de l’arrivée d’un jeune mineur auprès d’un service d’ASE.

Une évaluation doit être réalisée pour attester de la minorité du jeune et de son isolement, tout en envisageant si une mise à l’abri est nécessaire, les départements disposent de 5 jours a priori pour la réaliser. Par la suite, une Ordonnance de Placement Provisoire (OPP) peut être prononcée par le Procureur de la République qui saisit le Juge des enfants qui pourra alors confier le mineur aux services de l’ASE. Ces derniers l’orienteront dans des établissements adaptés (Maison d’Enfant à Caractère Social ou Foyer d’Action Educative) ou garderont ces jeunes temporairement sous leur responsabilité directe, en les hébergeant dans des hôtels comme nous pouvons le voir sur le Haut-Rhin. La dernière hypothèse est de voir le jeune bénéficier d’une mesure de tutelle, confiée là encore aux départements, et sortir alors des mesures de protection.

1.2 L’ampleur du phénomène des MNA



Quelques mots concernant les données quantitatives nationales avant de nous intéresser au contexte haut-rhinois. Nous assistons en effet à une augmentation radicale du nombre de jeunes reconnus comme MNA, puisque le nombre des mineurs accueillis a plus que triplé entre 2013 et 2017 . Ainsi, si en 2013, 2 444 mineurs ont été accueillis, ce sont 14 908 mineurs en 2017 qui l’ont été, sans compter évidemment les mineurs qui échappent aux dispositifs. Il faut souligner que les jeunes filles sont très minoritaires dans ces chiffres puisque la proportion des filles est de 4.1% en 2017. Cette invisibilité des jeunes filles pose question, sont-elles absentes du territoire, sont-elles victimes de traite sexuelle, d’exploitation à des fins domestiques dès leur arrivée en France, etc…Les différents travaux consultés ne nous permettent pas d’aller au-delà de ces hypothèses.

Du point de vue financier, il est évident que le flux massif de MNA a des impacts conséquents pour les départements et fait objet de tension avec l’Etat. En 2017 le coût total de l’accueil des MNA a représenté une charge de plus d’un milliard d’euros...Le territoire Haut-rhinois connait les mêmes phénomènes de massification de l’arrivée de ces jeunes, puisque si en 2016, 70 jeunes étaient accueillis, au 1er mars 2019 ils sont 335. D’un point de vue financier, la charge budgétaire a triplé entre 2015 entre 2018 (de 1.84 millions d’euros à plus de 5 millions). Les données recueillies dans le Haut-Rhin montrent que ce département frontalier accueille des jeunes en provenance majoritairement d’Afrique sub saharienne (Guinée, Mali et Côte d’Ivoire pour plus de 50%) ainsi que d’Afghanistan et d’Albanie.

Un de nos interlocuteur analyse ce phénomène non comme une crise mais bien plus comme une augmentation constante, une croissance « naturelle », face à laquelle les administrations cherchent, pour celles qui le souhaitent, des réponses adaptées aux spécificités de ce public. Par cette analyse, il souhaite mettre en avant le fait qu’il est nécessaire de penser l’arrivée des jeunes dans une visée positive et non sous le vocable de la crise…A l’appui de sa vision, une donnée qui conforte ses dires, 61% des MNA âgés de 16 à 21 ans sont en emploi ou en formation qualifiante, dont un important volume en apprentissage. Nous y reviendrons plus en avant.



2. Les Mineurs non accompagnés, une nouvelle forme de construction identitaire ?

Et si migrer quand on a douze ans, quinze ans répondait à un autre besoin que celui de fuir un endroit hostile…



Cinq profils se dessinent lorsque l’on évoque les MNA, à l’instar de la typologie qu’a dressée Angelina Etiemble en 2002 et 2013, qui fait référence malgré les évolutions très rapides auxquelles nous assistons dans ce domaine. Si l’origine des jeunes influe évidemment sur le profil, le fait de dessiner des parcours similaires au travers le monde est une preuve de plus de la globalisation qui nous caractérise aujourd’hui et dont cette jeunesse témoigne. Par ailleurs, nous pouvons également constater combien cette jeunesse qui a parfois énormément souffert, recèle des potentiels précieux pour les sociétés d’accueil, donnant à voir une image plus positive de la migration.

2.1 Essai de typologie



La typologie qu’A.Etiemble se décline au travers de six figures : les exilés, originaires de régions marquées par des conflits violents ; les mandatés, incités à quitter leur milieu, soutenus par leurs familles ou proches (engagés dès lors dans un endettement vis-à-vis de leurs parents) ; les exploités, victimes de filières de traite des êtres humains ; les fugueurs, qui

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