Fiche Documentaire n° 5669

Titre « Aille.Aille Aille.Y’a du pain sur la planche » : Dialogues étudiants sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au Québec

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Auteur(s) DAGENAIS-LESPéRANCE JEANNE  
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

« Aille.Aille Aille.Y’a du pain sur la planche » : Dialogues étudiants sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au Québec

Dans les dernières années, différents enjeux environnementaux ont occupé un espace médiatique important, de feux de forêt à inondations en passant par des joutes politiques autour d’enjeux de développement des énergies fossiles. Or, bien que les liens entre environnement et inégalités sociales fassent de plus en plus partie des discours, les recherches empiriques en travail social en français demeurent rares sur les liens entre l’environnement et le travail social(Centemeri, 2013; Dagenais-Lespérance et MacDonald, 2019; Ménochet, 2009). Dans de nombreux articles en anglais, la formation en travail social est identifiée comme un point de départ nécessaire pour entamer une réflexion à ce sujet(Dominelli, 2013; Jones, 2018; Powers et al., 2019). Ceci a donc constitué la bougie d’allumage de cette recherche.
Cependant, loin de se cantonner à une analyse documentaire, ce sont ici plutôt des dialogues étudiants qui ont été contenants et contenu à investiguer, soutenus par une méthodologie ethnographique féministe et guidée par un cadre théorique féministe et un cadre conceptuel nepantla (Anzaldúa, 1999; Haraway, 1988; Hill Collins, 2004; Naples, 2003). Plus précisément, cette recherche, constituant le projet de mémoire de maîtrise de l’autrice, s’est intéressée à mieux comprendre les expériences et réflexions étudiantes sur les liens entre l’environnement et le travail social, s’intéressant à les documenter à partir du parcours de formation. Les données qualitatives ont été recueillies par le biais de trois groupes de discussion en ligne, regroupant des personnes étudiant en travail social dans des universités québécoises. Une analyse thématique réflexive aura permis de dégager les constats principaux de ce mémoire. Une démarche réflexive a aussi accompagné ce processus de mémoire, et a été utilisée pour trianguler les données.
Les sept thèmes se dégageant ainsi des données seront partagés : (1) « De nature à crise du logement : une définition de l’environnement en discussion » (2) «Comment intervenir ? Des idées variées »(3) « Dans les marges des cours : des liens peu abordés » (4) « Entre privé et public : partager son vécu émotif » (5) « Entre individu et société : Questionner la formation ». (6) « Entre enseignement et apprentissage : s’outiller entre paires ». et (7) « Entre préventions et urgence : réfléchir la responsabilité professionnelle ».
Ces thèmes permettent de mieux comprendre les préoccupations étudiantes, et révèlent ainsi leurs propres dilemmes éthiques lorsque vient le temps d’aborder des enjeux professionnels aussi complexes. En effet, comment intervenir sur des enjeux environnementaux semblant parfois se situer plus «loin» du vécu quotidien de souffrance d’usagers et usagères de services sociaux? Comment les aborder dans des milieux qui n’abordent les personnes que sous l’angle de leur milieu social, mais non leur milieu physique de vie? Comment les intégrer dans des pratiques transformatrices et collectives en résistance aux tendances néolibérales d’interventions limitée à l’individu? Sur le plan méthodologique aussi, comment des épistémologies et approches féministes permettent-elles de donner un espace à la parole, aux émotions et aux entredeux, rejetant des catégories dichotomiques?
Ainsi, cette communication vise à contribuer aux savoirs qui seront partagés dans l’axe 1 du congrès, soulignant le potentiel transformateur des espaces de dialogues dans les milieux de formation. Ceux-ci s’avèrent essentiels à la fois pour mieux comprendre des enjeux, mais aussi pour se connecter, collectiviser des questionnements et, ultimement, favoriser des transformations écosociales profondes au sein même des institutions de formation.

Bibliographie

Anzaldúa, G. (1999). Borderlands / La Frontera: The New Mestiza (2nd ed.). Aunt Lute Books.
Centemeri, L. (2013). Crise écologique et dynamique locale : Un avenir pour les métiers du social ? Dans Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes : Inégalités sociales et environnementales (p. 125‑145). Éditions IES. http://books.openedition.org/ies/391
Dagenais-Lespérance, J. et MacDonald, S.-A. (2019). La justice environnementale: dans l’angle mort de la formation en travail social? Intervention, (150), 113‑119. https://revueintervention.org/numeros-en-ligne/150/la-justice-environnementale-dans-langle-mort-de-la-formation-en-travail-social
Dominelli, L. (2013). Environmental justice at the heart of social work practice: Greening the profession. International Journal of Social Welfare, 22(4), 431‑439. https://doi.org/10.1111/ijsw.12024
Haraway, D. (1988). Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective. Feminist Studies, 14(3), 575‑599. https://doi.org/10.2307/3178066
Hill Collins, P. (2004). Learning from the Outsider Within: The Sociological Significance of Black Feminist Thought. Dans The Feminist Standpoint Theory Reader: Intellectual and Political Controversies (p. 103‑126). Routledge.
Jones, P. (2018). Greening social work education: Transforming the curriculum in pursuit of eco–social justice. Dans The Routledge Handbook of Green Social Work (p. 558‑568). Routledge. https://doi.org/10.4324/9781315183213
Ménochet, L. (2009). M. Durable et Mme Sociale. Le sociographe, n° 29(2), 13‑18. https://www.cairn.info/revue-le-sociographe-2009-2-page-13.htm
Naples, N. A. (2003). Feminism and Method: Ethnography Discourse Analysis and Activist Research (1st edition). Routledge.
Powers, M. C. F., Schmitz, C. et Moritz, M. B. (2019). Preparing social workers for ecosocial work practice and community building. Journal of Community Practice, 27(3‑4), 446‑459. https://doi.org/10.1080/10705422.2019.1657217

Présentation des auteurs

Jeanne Dagenais-Lespérance est diplômée de la maîtrise en travail social de l’Université de Montréal. Elle est une femme patchwork: elle s'est retrouvée à la maîtrise en travail social après un parcours en art social et comme enseignante en français langue seconde. Elle travaille avec des personnes migrantes en mobilisation citoyenne et s’implique dans diverses initiatives communautaires de justice environnementale.

Communication complète

«Aille. Aille. Aille. Y’a du pain sur la planche » : Dialogues étudiants sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au Québec



Jeanne Dagenais-Lespérance



Dans les dernières années, différents enjeux environnementaux ont occupé un espace médiatique important, de feux de forêt à inondations en passant par des joutes politiques autour d’enjeux de développement des énergies fossiles. Or, bien que les liens entre environnement et inégalités sociales fassent de plus en plus partie des discours, les recherches empiriques en travail social en français demeurent rares sur les liens entre l’environnement et le travail social (Centemeri, 2013 ; Dagenais-Lespérance et MacDonald, 2019 ; Ménochet, 2009). Dans de nombreux articles en anglais, la formation en travail social est identifiée comme un point de départ nécessaire pour entamer une réflexion à ce sujet, mais elle les aborde le plus souvent par des sondages ou une analyse documentaire des syllabus de cours (Dominelli, 2013 ; Jones, 2018 ; Powers et al., 2019).



Cette communication vise à contribuer aux savoirs qui seront partagés dans l’axe 1 du congrès, soulignant le potentiel transformateur des espaces de dialogues dans les milieux de formation. Ceux-ci s’avèrent essentiels à la fois pour mieux comprendre des enjeux, mais aussi pour se connecter, collectiviser des questionnements et, ultimement, favoriser des transformations écosociales profondes au sein même des institutions de formation.



D’une part s’articulera donc une réflexion sur l’utilisation de groupes de discussion ancrés dans une méthodologie ethnographique féministe (Anzaldúa, 1999 ; Haraway, 1988 ; Hill Collins, 2004 ; Naples, 2003). Quels types d’analyses émergent lorsqu’on se positionne de cette manière ? La méthodologie féministe et le cadre conceptuel choisis seront développés ici plus en détail afin de voir comment s’est articulé le processus de recherche. Le potentiel de méthodologies transformatrices de recherche (Freire, 2017 ; hooks, 1991, 1994), à la fois pour les personnes participantes et pour la chercheuse ou le chercheur, sera alors abordé.



D’autre part, cette communication conclura en partageant les résultats de l’analyse des données recueillies lors de groupes de discussion. Plus précisément, cette recherche, constituant le projet de mémoire de maîtrise de l’autrice, a cherché à mieux comprendre les points de vue d’étudiantes et étudiants sur les liens entre l’environnement et le travail social. Les données qualitatives ont été recueillies par le biais de trois groupes de discussion en ligne, regroupant des personnes étudiant en travail social dans des universités québécoises



Cette proposition offrira donc des pistes de réflexion sur les liens entre l’environnement et le travail social, mais surtout sur les outils méthodologiques pour les étudier. En effet, comment les épistémologies et approches féministes permettent-elles de donner un espace à la parole, aux émotions et aux entredeux, rejetant des catégories dichotomiques ? Comment arrivent-elles à transformer les espaces de formation ? Comment permettent-elles la connexion et la collectivisation, et, ultimement, la transformation sociale ?







Bibliographie







Anzaldúa, G. (1999). Borderlands / La Frontera: The New Mestiza (2nd ed.). Aunt Lute Books.



Centemeri, L. (2013). Crise écologique et dynamique locale : Un avenir pour les métiers du social ? Dans Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes : Inégalités sociales et environnementales (p. 125 145). Éditions IES. http://books.openedition.org/ies/391



Dagenais-Lespérance, J. et MacDonald, S.-A. (2019). La justice environnementale: dans l’angle mort de la formation en travail social? Intervention, (150), 113 119. https://revueintervention.org/numeros-en-ligne/150/la-justice-environnementale-dans-langle-mort-de-la-formation-en-travail-social



Dominelli, L. (2013). Environmental justice at the heart of social work practice: Greening the profession. International Journal of Social Welfare, 22(4), 431 439. https://doi.org/10.1111/ijsw.12024



Freire, P. (2017). Pedagogy of the Oppressed. Penguin Classics.



Haraway, D. (1988). Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective. Feminist Studies, 14(3), 575 599. https://doi.org/10.2307/3178066



Hill Collins, P. (2004). Learning from the Outsider Within: The Sociological Significance of Black Feminist Thought. Dans The Feminist Standpoint Theory Reader: Intellectual and Political Controversies (p. 103 126). Routledge.



hooks, bell. (1991). Theory as Liberatory Practice. Yale Journal of Law and Feminism, 4(1), 1 12. https://heinonline.org/HOL/P?h=hein.journals/yjfem4&i=7



hooks, bell. (1994). Teaching To Transgress. Routledge.



Jones, P. (2018). Greening social work education: Transforming the curriculum in pursuit of eco–social justice. Dans The Routledge Handbook of Green Social Work (p. 558 568). Routledge. https://doi.org/10.4324/9781315183213



Ménochet, L. (2009). M. Durable et Mme Sociale. Le sociographe, n° 29(2), 13 18. https://www.cairn.info/revue-le-sociographe-2009-2-page-13.htm



Naples, N. A. (2003). Feminism and Method: Ethnography Discourse Analysis and Activist Research (1st edition). Routledge.



Powers, M. C. F., Schmitz, C. et Moritz, M. B. (2019). Preparing social workers for ecosocial work practice and community building. Journal of Community Practice, 27(3 4), 446 459. https://doi.org/10.1080/10705422.2019.1657217

Résumé en Anglais


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