Accompagner le parcours étudiant en mobilité internationale : rendre visible l’invisible par le récit expérientiel

Malgré l’engagement des acteurs de la mobilité européenne à persévérer pour mettre en œuvre des facilitateurs à la réalisation du stage international, peu d’institutions ont les dispositions pour comprendre en profondeur les processus impliqués dans un tel parcours de formation. C’est ainsi qu’à la rencontre des motivations et premières expérimentations en développement pédagogique d’un cadre formateur engagé dans la mobilité internationale puis des travaux d’une chercheure canadienne sur le sujet de l’accompagnement à la mobilisation des savoirs en ce contexte, un projet d’implantation d’outils pédagogiques fut développé à IRTS CA pour renforcer et soutenir le processus réflexif par 10 ateliers aux phases de préparation, du terrain à l’international et du retour des étudiants complétant un stage à l’international.
La formalisation de ce projet de développement pédagogique vise comme objectif de bonifier le dispositif d’accompagnement du stage à l’international en recentrant la posture du formateur sur l’identification des compétences acquises par les étudiants lors de cette expérience de mobilité. Cet accompagnement à la réflexivité visant une meilleure articulation des acquis se construit en respect du parcours de formation et de mobilité de l’étudiant et s’organise par étapes progressives dans le temps, en demeurant à l’écoute des besoins exprimés tout en proposant des outils adaptés à ces demandes.
Les séquences de préparation permettent déjà l’expérimentation du journal créatif comme un nouvel outil, support à la construction de leur projet de mobilité pour identifier leurs motivations professionnelles et rendre visible les prises de conscience suscitées par l’échange. Tout au long du terrain du stage et du retour, un accompagnement est aussi présent pour identifier les défis et questionnements vécus, les activités porteuses, les construits culturels impliqués et les compétences précisément acquises dans leur récit de pratique.
Cette présentation veut donner la voix aux étudiants sur leur parcours d’apprentissage pour rendre visible leur récit et les compétences développées dans leur expérience de mobilité. Vivre des bouleversements et composer avec des défis imprévisibles comme étudiant à l’étranger permet de mieux saisir la vulnérabilité des publics du social et de développer une sensibilité à l’autre plus affinée, dans un univers de significations pour soi à la rencontre de celui de l’autre. Ainsi, des témoignages étudiants s’articuleront autour des moments significatifs de cette expérience, tout en relatant comment l’accompagnement proposé a su bonifier leur posture de travailleur social en devenir.
Le soutien pédagogique autour des mots pour rendre compte de leur expérience en collectif est particulièrement présent dans cette démarche mise en place durant la dernière année. Comment former les travailleurs sociaux par l’agir pédagogique cohérent au travail social et par les principes d’autoethnographie accompagnant cette construction identitaire. Par ce projet, un effort d’arrimer l’accompagnement au vécu étudiant se construit pour créer un espace d’expression et de connaissance de soi, pour favoriser à la fois un dialogue étudiant-formateur-chercheur et interroger les logiques d’action dans un but de transformation des pratiques.
Le module de mobilité internationale de l’IRTS CA a donc été systématisé par la constitution de fiches méthodologiques pour documenter et bonifier chaque séquence avant et après les activités menées en concertation avec divers groupes de filières de formation. Ainsi, un travail réflexif est mené entre la chercheure et les coanimateurs pour faire un retour sur les outils utilisés, les étapes de travail, les concepts priorisés et vérifier ainsi leur pertinence, en s’ajustant au fur et à mesure à la voix étudiante, tenant compte à la fois des effets exprimés et des divers enjeux institutionnels impliqués dans la réussite du stage.

Bremaud Loïc, Breton Hervé, Pesce Sébastien (2020). « Voyage et formation de Soi – Vivre l’épreuve de l’ailleurs, entre initiations et mobilités ». Presses Universitaires de Rennes

Boye Julien, BARATA Yohan (2017). « Travail Social autour du monde ». Chronique Sociale, Lyon.

Desgagné, S., F.Gervais et H. Larouche (2001). L’utilisation du récit de pratique : son potentiel pour le développement professionnel des enseignants et des autres éducateurs du monde scolaire. Dans Beauchesne, A., S. Martineau et M. Tardif, La recherche en éducation et le développement de la pratique professionnelle en enseignement. (p. 203-223). Sherbrooke : Éditions du CRP, Université de Sherbrooke.

Cohen-Émerique, M. (1984). Choc culturel et relations interculturelles de la pratique des travailleurs sociaux, formation à la méthode des incidents critiques.Cahiers de sociologie économique et culturelle, 7, 185-218.

Jobin, A.M. (2020). Le nouveau journal créatif, À la rencontre de soi par l'écriture, le dessin et le collage. Éditions de l'Homme.

Lord, Annie (2007). « Prendre le temps d’atterrir : carnet de retour de l’étranger ». Septembre éditeur, Québec.

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Mercure Dominique, Lucie Anchise, Nicholas Dupuis, Sylvie Meyer et Khedidja Girardet. 2021. « Les retombées professionnelles des stages internationaux sur la carrière en travail social et en santé des jeunes professionnels diplômés en Suisse» Journal of International Mobility no 8. PUF

Rondeau, K. (2011). L'autoethnographie : une quête de sens réflexive et conscientisée au coeur de la construction identitaire. Recherches qualitatives, 30(2), 48–70.

Nicolas Perrein est formateur, cadre pédagogique chargé des relations internationales et des mobilités et coordinateur de projets Erasmus+ à l’Institut Régional de Champagne-Ardenne (Reims, France).

Dominique Mercure est professeure à l’École de service social de l’Université Laurentienne (Ontario, Canada). Ses travaux de recherche concernent les défis

Accompagner le parcours étudiant en mobilité internationale : rendre visible l’invisible par le récit expérientiel







Auteurs 



Nicolas Perrein

Cadre pédagogique/formateur IRTS CA, chargé de l’international et des mobilités (Reims, France)



Dominique Mercure Ph.D.

Professeure agrégée à l’Université Laurentienne (Sudbury, Ontario)





Malgré l’engagement des acteurs de la mobilité européenne à persévérer pour mettre en œuvre des facilitateurs à la réalisation du stage international, peu d’institutions ont les dispositions pour comprendre en profondeur les processus impliqués dans un tel parcours de formation. C’est ainsi qu’à la rencontre des motivations de développement pédagogique suite à de premières expérimentations d’un cadre formateur engagé dans la mobilité internationale et des travaux d’une chercheure sur le sujet, un projet d’implantation d’outils pédagogiques fut développé à IRTS CA pour renforcer et soutenir le processus réflexif par 10 ateliers aux phases de préparation, du terrain à l’international et du retour des étudiants complétant un stage à l’international.



La formalisation de ce projet de développement pédagogique vise comme objectif l’optimisation et l’amplification du dispositif d’accompagnement du stage à l’international en recentrant la posture du formateur sur l’identification des compétences acquises par les étudiants lors de cette expérience de mobilité. Cet accompagnement à la réflexivité visant une meilleure articulation des acquis se construit en respect du parcours de formation et de mobilité de l’étudiant et s’organise par étapes progressives dans le temps, en demeurant à l’écoute des besoins exprimés tout en proposant des outils adaptés à ces demandes.



Les séquences de préparation permettent déjà l’expérimentation du journal créatif comme un nouvel outil, support à la construction de leur projet de mobilité pour identifier leurs motivations professionnelles et rendre visible les prises de conscience suscitées par l’échange. Tout au long du terrain du stage et du retour, un accompagnement est aussi présent pour identifier les défis et questionnements vécus, les activités porteuses, les construits culturels impliqués et les compétences précisément acquises dans leur récit de pratique.



Cette présentation veut donner la voix aux étudiants sur leur parcours d’apprentissage pour rendre visible leur récit et les compétences développées dans leur expérience de mobilité. Vivre des bouleversements et composer avec des défis imprévisibles comme étudiant à l’étranger permet de mieux saisir la vulnérabilité des publics du social et de développer une sensibilité à l’autre plus affinée, dans un univers de significations pour soi à la rencontre de celui de l’autre. Ainsi, des témoignages étudiants s’articuleront autour des moments significatifs de cette expérience, tout en relatant comment l’accompagnement proposé a su bonifier leur posture de travailleur social en devenir.



Le soutien pédagogique autour des mots pour rendre compte de leur expérience en collectif est particulièrement présent dans cette démarche mise en place durant la dernière année. Comment former les travailleurs sociaux par l’agir pédagogique cohérent au travail social et par les principes d’autoethnographie accompagnant cette construction identitaire. Par ce projet, un effort d’arrimer l’accompagnement au vécu étudiant se construit pour créer un espace d’expression et de connaissance de soi, pour favoriser à la fois un dialogue étudiant-formateur-chercheur et interroger les logiques d’action dans un but de transformation des pratiques.



Le module de mobilité internationale de l’IRTS CA a donc été systématisé par la constitution de fiches méthodologiques pour documenter et bonifier chaque séquence avant et après les activités menées en concertation avec divers groupes de filières de formation. Ainsi, un travail réflexif est mené entre la chercheure et les coanimateurs pour faire un retour sur les outils utilisés, les étapes de travail, les concepts priorisés et vérifier ainsi leur pertinence, en s’ajustant au fur et à mesure à la voix étudiante, tenant compte à la fois des effets exprimés et des divers enjeux institutionnels impliqués dans la réussite du stage.





Bibliographie



Desgagné, S., F.Gervais et H. Larouche (2001). L’utilisation du récit de pratique : son potentiel pour le développement professionnel des enseignants et des autres éducateurs du monde scolaire. Dans Beauchesne, A., S. Martineau et M. Tardif, La recherche en éducation et le développement de la pratique professionnelle en enseignement. (p. 203-223). Sherbrooke : Éditions du CRP, Université de Sherbrooke.



Cohen-Émerique, M. (1984). Choc culturel et relations interculturelles de la pratique des travailleurs sociaux, formation à la méthode des incidents critiques.Cahiers de sociologie économique et culturelle, 7, 185-218.



Jobin, A.M. (2020). Le nouveau journal créatif, À la rencontre de soi par l'écriture, le dessin et le collage. Éditions de l'Homme.



Malo, A. (2008) Le stagiaire comme praticien réflexif : un point de vue constructiviste et non-déficitaire du développement du savoir professionnel en enseignement. Dans E. C. Molina et C. Gervais, Les stages en formation à l’enseignement : pratiques et perspectives théoriques (p. 103-124). Québec : Presses de l’Université du Québec.



MERCURE Dominique, Lucie Anchise, Nicholas Dupuis, Sylvie Meyer et Khedidja Girardet. 2021. « Les retombées professionnelles des stages internationaux sur la carrière en travail social et en santé des jeunes professionnels diplômés en Suisse» Journal of International Mobility no 8. PUF



Rondeau, K. (2011). L'autoethnographie : une quête de sens réflexive et conscientisée au coeur de la construction identitaire. Recherches qualitatives, 30(2), 48–70.



BREMAUD Loïc, Breton Hervé, Pesce Sébastien (2020). « Voyage et formation de Soi – Vivre l’épreuve de l’ailleurs, entre initiations et mobilités ». Presses Universitaires de Rennes



BOYE Julien, BARATA Yohan (2017). « Travail Social autour du monde ». Chronique Sociale, Lyon



LORD Annie (2007). « Prendre le temps d’atterrir : carnet de retour de l’étranger ». Septembre éditeur, Québec







Biographie des auteurs



Dominique Mercure est professeure à l’École de service social de l’Université Laurentienne (Ontario, Canada). Ses travaux de recherche concernent les défis d’apprentissage liés aux stages internationaux et l’articulation des compétences professionnelles développées dans ce parcours.



Nicolas Perrein est formateur, cadre pédagogique chargé des relations internationales et des mobilités et coordinateur de projets Erasmus+ à l’Institut Régional de Champagne-Ardenne (Reims, France).

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