Fiche Documentaire n° 5777

Titre Innover pour rendre visible la parole des femmes violentées en situation d'itinérance - Une mobilisation des connaissances visant l'amélioration des politiques sociales.

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Auteur(s) FLYNN Catherine  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Innover pour rendre visible la parole des femmes violentées en situation d'itinérance - Une mobilisation des connaissances visant l'amélioration des politiques sociales.

De nombreux travaux nord-américains ont montré que les violences faites aux femmes, telles la violence sexuelle vécue dans l’enfance (Loison-Leruste et Perrier, 2019 ; Thrane et al., 2006 ; Chen et al., 2004) et la violence exercée par des partenaires intimes (Watson, 2016 ; Petering et al., 2014; Murray, 2011 ; Richards et al., 2010 ; Tyler et al., 2001), sont d’importants facteurs de risque du passage à l’itinérance chez les filles et les femmes. Si l’itinérance des femmes a été largement invisibilisée par le passé (Speedlin et al., 2020), de plus en plus d’études féministes documentent les barrières structurelles auxquelles ces femmes font face lorsqu’elles tentent d’obtenir de l’aide ou de stabiliser leurs conditions de vie (Benbow et al., 2019 ; Groton et Radley, 2018).
Réalisée par un collectif de recherche dans huit régions administratives de la province de Québec (Canada), cette étude financée dans le cadre du Programme de recherche sur la violence conjugale | Action concertée, deuxième concours (FRQSC-MSSS, 2017-2020) visait à documenter les liens entre la violence de la part de partenaire intime (VPI) et l’itinérance. C’est ainsi que 46 entrevues de type récits de vie ont été réalisées avec de femmes âgées entre 21 et 81 ans, ayant subi de la VPI et ayant vécu une ou plusieurs situations d’itinérance, dans les cinq années précédant l’étude. Une analyse des trajectoires de vie de ces femmes, de même qu’une analyse de contenu thématique (l’Écuyer, 1990), réalisées à partir d’une perspective théorique féministe intersectionnelle, ont été effectuées. Les résultats émergeant de cette analyse ont été présentés, discutés et enrichis dans le cadre de dix groupes de discussion réunissant près de 200 intervenant.e.s œuvrant dans le champ des violences faites aux femmes, de l’intervention féministe ou de l’itinérance. En plus d’avoir permis de bonifier les résultats de l’étude, la tenue de ces groupes de discussion a offert de multiples opportunités de réseautage et de réflexion commune sur la place de la violence dans les parcours de vie de femmes en situation d’itinérance.

Face à un corpus de données d’une grande richesse, le collectif de recherche a dû retenir certains thèmes prioritaires au détriment d’autres parmi une vingtaine de pistes d’analyses pertinentes. Les objectifs de cette action concertée nous ont conduits à nous pencher d’abord sur l’identification de différentes « trajectoires types » de passage vers l’itinérance, à partir de la reconstitution des parcours de vie des 46 participantes. Le collectif a également choisi d’approfondir l’analyse des violences institutionnelles vécues par les participantes, sachant que celles-ci ont contribué à (re)produire ou exacerber des situations d’itinérance. Cette communication propose de faire un retour sur la stratégie de mobilisation des connaissances expérimentée suite à cette recherche, laquelle a permis de rendre visible les violences institutionnelles débusquées dans les parcours de vie des femmes. Les récits des femmes rencontrées ont été réinvestis dans le cadre d’activités participatives ayant permis l’appropriation des résultats par les femmes concernées, les praticien.nes, les décideurs et le grand public.

Cette communication se veut un récit de pratique de recherche menée en partenariat. Elle montrera dans un premier temps comment les chercheurs.es et les partenaires du projet se sont alliées pour traduire les résultats de recherche sous forme de plaidoyer, afin d’interpeler les décideurs et les mobiliser dans la transformation des politiques et des pratiques destinées aux femmes violentées et en situation d’itinérance. Le vaste rayonnement du projet auprès des instances gouvernementales québécoises et dans les médias, témoignent du succès de cette stratégie. Ensuite, il présentera un projet d’innovation sociale en cours, mené avec des femmes expertes de vécu, visant à rendre visible les violences institutionnelles auxquelles elles ont été confrontées dans leur parcours de vie.

Bibliographie

Chen, X., Tyler, K., Whitbeck, L., et Hoyt, D. (2004). Early sexual abuse, street adversity, and drug use among female homeless and runaway adolescents in the midwest. Journal of Drug Issues, 34(1), 1-21.
Cousineau, M. M., Flynn, C., Marchand, I., Côté, P. B., Fernet, M., Caron, R., ... & Lapierre, S. Violence faite aux femmes de la part de partenaires intimes et itinérance: mieux comprendre pour intervenir de façon concertée.
Murray, S. (2011). Violence against homeless women: Safety and social policy. Australian Social Work, 64(3), 346-360.
Reid, N., Kron, A., Rajakulendran, T., Kahan, D., Noble, A., et Stergiopoulos, V. (2020). Promoting wellness and recovery of young women experiencing gender-based violence and homelessness: the role of trauma-informed health promotion interventions. Violence against women, 1077801220923748.
Richards, T. N., Garland, T. S., Bumphus, V. W., et Thompson, R. (2010). Personal and Political?: Exploring the Feminization of the American Homeless Population. Journal of Poverty, 14(1), 97-115.
Speedlin, S., Haberstroh, S., McVay, K., Elliott, J., et Anderson, A. (2020). Liberating Hidden Voices: A Feminist Action Research Study to Empower Homeless Women. Journal of Professional Counseling: Practice, Theory & Research, 47(2), 75-88.
Tyler, K. A., Hoyt, D. R., Whitbeck, L. B., et Cauce, A. M. (2001). The impact of childhood sexual abuse on later sexual victimization among runaway youth. Journal of Research on Adolescence, 11(2), 151-176.
Watson, J. (2016). Gender‐ based violence and young homeless women: femininity, embodiment and vicarious physical capital. Sociological Review, 64(2), 256-273

Présentation des auteurs

Catherine Flynn, Ph. D. est professeure agrégée au Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle est responsable scientifique du Pôle violence du Réseau québécois en études féministes (ReQEF), membre de l’équipe SAS-Femmes (Santé, autonomie et sécurité financée par le FRQSC (2020-2024) et chercheure au Centre intersectoriel en santé durable.

Détentrice d’un baccalauréat en psychoéducation, Mylène Bigaouette a travaillé pendant plus de sept ans à la lutte contre les violences envers les femmes en Afrique de l’Ouest. Impliquée dans le milieu féministe depuis de nombreuses années, elle œuvre depuis plus de 5 ans à la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes à titre de Coordonnatrice liaison et formation. Elle est notamment responsable des dossiers liés à l’intégration de l’intervention féministe intersectionnelle dans les maisons d’hébergement et à l’intervention auprès des enfants vivant en contexte de violence conjugale.e.

Communication complète

Pour des raisons de droits d'auteurs, nous ne partageons que le powerpoint pour le moment.

Résumé en Anglais


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