Fiche Documentaire n° 5838

Titre Crise sanitaire et vague de féminicides au Québec – Quand la solidarité fait contrepoids pour influencer les actions gouvernementales concernant l’aide destinées aux femmes violentées

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l'auteur principal

Auteur(s) FLYNN Catherine
GODIN julie
 
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Crise sanitaire et vague de féminicides au Québec – Quand la solidarité fait contrepoids pour influencer les actions gouvernementales concernant l’aide destinées aux femmes violentées

Depuis 2015, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) travaille à intégrer l’intervention féministe intersectionnelle dans les pratiques de ses 37 maisons membres venant en aide aux femmes violentées (CFC, 2015-2018). La FMHF souhaite ainsi réduire les barrières rencontrées par certains groupes de femmes davantage marginalisées, comme les femmes noires, racisées ou immigrantes, les femmes autochtones et celles en situation de handicap, au moment de sortir d’un contexte de violence (familiale, conjugale, traite à des fins d’exploitation, etc). L’arrivée de la Covid-19 et la mise en place des mesures sanitaires en lien avec la pandémie ont entraîné, dans un court laps de temps, d’importants changements dans les pratiques de ces maisons d’hébergement. Aussi, la réponse diligente des différents paliers de gouvernements face aux besoins criants sur le terrain, particulièrement en ce qui a trait à la distribution des sommes accordées, semble avoir transformé les dynamiques locales de collaboration. S’ajoute à cela, les réponses sociales qui se sont orchestrées, dans la foulée de la vague de féminicides qu’a connu le Québec en 2021, alors que 18 femmes ont été assassinées en contexte conjugal. Dans ce contexte, d’importantes questions persistent : Quels ont été les impacts de la crise sur l’offre de services destinés aux femmes et à leurs enfants ? Les mesures sanitaires et procédures mises en place dans les maisons d’hébergement ont-elles constitué des barrières d’accès pour des groupes de femmes spécifiques ? Comment ces transformations sont-elles venues modifier les trajectoires d’aide des femmes ?
Cette communication présentera donc quelques résultats tirés d’une étude menée auprès des directrices, coordonnatrices, intervenantes et usagères des maisons d’hébergement membres de la FMHF, réalisée en 2021 et en 2022. Basée sur les données collectées dans le cadre d’une douzaine de groupes de discussion ayant réuni une quarantaine de participantes, l’analyse mettra en lumière comment les réponses de l’État face à l’urgence sanitaire et à la vague de féminicides ont soulevé différents enjeux quant à l’offre de services destinés aux femmes violentés. La présentation montrera comment des solidarités se sont créées afin de faire reconnaître les maisons d’hébergement pour femmes comme un service essentiel et ainsi permettre le maintien de leurs services tout au long de la crise sanitaire. Elle rendra également visible la façon avec laquelle les médias ont été perçus, c’est-à-dire comme des acteurs importants, ayant facilité la reconnaissance du vécu des femmes violentées en contexte pandémique. Toutefois, les résultats de cette étude révèlent que la reconnaissance des violences reste partielle et ne rend pas visible la complexité des parcours de certaines femmes. Elle réaffirme l’idée selon laquelle il existerait des « victimes pures» (Davies, 1998) pour qui il importe de maintenir des services, et des femmes pour qui les besoins (et le respect des droits) sont moins urgents et importants. Cette présentation interroge quels sont les impacts d’une telle division sur les solidarités féministes en contexte pandémique. Enfin, la communication montrera comment d’une part, les maisons d’hébergement déplorent un recul quant à leurs efforts pour faciliter l’accès à leurs services aux femmes, et de l’autre, la façon dont elles se sont mobilisées pour faire reconnaître, par les décideurs, la nécessité de soutenir les femmes qui vivent des violences et leurs conséquences dans différents contextes.

Bibliographie

Flynn, C., Bigaouette, M., Lavoie, I. A., Cribb, M., Cyr, C., & Gilbert, M. (2019). L’intervention féministe intersectionnelle en maison d’hébergement pour femmes–Une approche axée sur l’inclusion et le savoir-être. Les cahiers de la LCD, (3), 145-163.
Davies, J. (1998). A No-Fault History. Wm. Mitchell L. Rev., 24, 839.

Présentation des auteurs

Catherine Flynn, Ph. D., est professeure à l’Unité d’enseignement en travail social de l’UQAC. Elle a publié différents articles dans des revues scientifiques sur l’intervention féministe (Flynn et al., 2018 ; 2019) et mené différents projets de recherche en partenariat financés par le CRSH et le FRQSC sur les violences faites aux femmes et l’itinérance

Sastal Castro Zavala est professeure au Département de psychosociologie et de travail social de l’UQAR. En plus d’avoir rédigé une thèse (2020a) et publié différents travaux sur l’intervention féministe en maison d’hébergement (2020b ; 2013 ; Castro Zavala, Lafortune et Sanhueza Morales, à paraître), elle cumule dix années d’expérience comme intervenante à la Maison d’hébergement pour femmes immigrantes de Québec.

Mylène Bigaouette est responsable des dossiers liés à l’intervention auprès des femmes violentées et de leurs enfants à la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes. Elle a collaboré à différents projets de recherche partenariale à titre de co-chercheure des milieux de pratique et est co-directrice de l’ouvrage collectif Les femmes changent la lutte (2013, Éditions du remue-ménage).

Julie Godin est étudiante-chercheure à la maîtrise en travail social de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle s’intéresse particulièrement à l’expérience des femmes en situation de handicap lié à la douleur dans une perspective féministe intersectionnelle. Son projet de mémoire porte sur la perception des femmes atteintes de fibromyalgie des conditions nécessaires à leur participation sociale au sein d’une région périphérique du Québec. Elle est récipiendaire de deux bourses de recherche à la maîtrise offerte par le FRQSC et le CRSH.

Aube Provencher est finissante au baccalauréat en travail social de l’Université du Québec à Rimouski. Elle s’est impliquée dans différents projets de recherche à titre d’auxiliaire et a obtenu une bourse d’excellence pour la réalisation d’un stage d’été de premier cycle à l’Institut national de la recherche scientifique.

Communication complète

Pour des raisons de droits d'auteurs, nous ne partageons que le powerpoint pour le moment.

Résumé en Anglais


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