Fiche Documentaire n° 5917

Titre Considérer les visions du monde autochtones en travail social : processus de co-construction du cours Travail social en contextes autochtones à l’Université Laval

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Auteur(s) ELLINGTON Lisa  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Considérer les visions du monde autochtones en travail social : processus de co-construction du cours Travail social en contextes autochtones à l’Université Laval

Depuis les dernières décennies, on admet que le travail social a contribué à opprimer et à marginaliser les peuples autochtones, en participant notamment aux différentes politiques assimilatrices (Kennedy-Kish et al., 2017; Sinclair, 2009). On reconnaît que les « solutions » proposées ou imposées jusqu’à présent par la société dominante ne répondent pas aux besoins de plus en plus complexes des peuples autochtones et n’ont pas eu d’incidence notable sur leur bien-être. Dans les faits, la discipline du travail social est largement influencée par la culture et les idéologies dominantes et repose sur un système de connaissances construit par et pour les sociétés occidentales, qui s’oppose radicalement à ceux des peuples autochtones (Ellison, 2014; CERP, 2019).

Depuis plusieurs années, les chercheurs autochtones de partout au Canada reconnaissent l’importance d’intégrer les visions du monde et les savoirs des peuples autochtones dans la pratique professionnelle (Baskin, 2006; Hart, 2002, 2010; Wenger-Nabigon, 2010). Déjà, en 1994, l’Association canadienne des travailleurs sociaux (ACTS) proposait une réforme en profondeur de la pratique du travail social qui respecte les traditions et les valeurs autochtones (ACTS, 2019). Depuis, un nombre grandissant d’universités ont entrepris des réflexions afin d’autochtoniser les milieux académiques.

Poursuivant cet objectif, l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval a décidé de développer un nouveau cours, intitulé Travail social en contextes autochtones. Cette présentation vise à exposer le processus de co-construction et de développement de ce cours, qui se fonde sur la participation de professionnels et d'experts par expérience (Aînés, intervenants sociaux autochtones, étudiants autochtones ainsi que des travailleurs sociaux non-autochtones œuvrant au sein d’organisations autochtones). Nous détaillerons le processus consultatif ayant eu cours, puis nous expliquerons la manière dont les visions du monde des participants autochtones ont été intégrés dans les différents modules de cours. Enfin, nous mettrons en lumière la pertinence d’intégrer l’expérience et l’expertise des Premières Nations et des Inuit au curriculum de formation des futur.e.s professionnel.le.s en travail social.

Bibliographie

ACTS (2019). Présentation d’excuses et engagement envers la réconciliation. https://www.casw-acts.ca/files/attachements/Presentation_dexcuses_et_engagement_envers_la_reconciliation.pdf

Baskin, C. (2006). Aboriginal world views as challenges and possibilities in social work education. Critical Social Work, 7(2), 1-16.

CERP (2019). Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics : écoute, réconciliation et progrès. Rapport final. Gouvernement du Québec.

Ellison, C. (2014). Savoir autochtone et synthèse, application et partage des connaissances (SAPC). Centre de collaboration nationale de la santé autochtone.

Hart, M. A. (2002). Seeking Mino-Pimatsiwin: An Aboriginal approach to helping. Fernwood Publishing.

Hart, M. A. (2010). Indigenous worldviews, knowledge, and research: The development of an Indigenous research paradigm. Journal of Indigenous Voices in Social Work, 1(1), 1-16.

Kennedy-Kish, B., Sinclair, R., Carniol, B. et Baines, D. (2017). Case critical. Social services and social justice in Canada (7e éd.). Between the Lines.

Sinclair, R. (2009). Identity or racism? Aboriginal transracial adoption. Dans R. Sinclair, M.A. Hart et G. Bruyère (dir.), Wícihitowin. Aboriginal social work in Canada (p. 89-112). Fernwood Publishing.

Wenger-Nabigon, A. (2010). The Cree medicine wheel as an organizing paradigm of theories of human development. Native Social Work Journal, 7(1), 139-161.

Présentation des auteurs

Lisa Ellington est travailleuse sociale et professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval. Elle possède une expérience de près de 15 ans en intervention sociale. Ses intérêts de recherche portent sur la protection de la jeunesse, la gouvernance autochtone des services sociaux et l’expérience des jeunes et des familles autochtones au sein de ces services. Elle s’intéresse également aux pratiques professionnelles qui façonnent l’expérience de ces derniers. Au cours de sa carrière, elle a œuvré comme formatrice ainsi que comme conseillère en protection de la jeunesse pour une organisation régionale autochtone.

Communication complète

Titre : Reconnaître l’expertise et les savoirs des Premières Nations et des Inuit dans l’élaboration de cours universitaires : récit du processus de co-construction du cours Travail social en contextes autochtones à l’Université Laval



Résumé



Depuis les dernières décennies, on admet que le travail social a contribué à opprimer et à marginaliser les peuples autochtones, en participant notamment aux différentes politiques assimilatrices (Kennedy-Kish et al., 2017). On reconnaît que les « solutions » proposées ou imposées jusqu’à présent par la société dominante ne répondent pas aux besoins de plus en plus complexes des peuples autochtones et n’ont pas eu d’incidence notable sur leur bien-être. Dans les faits, la discipline du travail social est largement influencée par la culture et les idéologies dominantes et repose sur un système de connaissances construit par et pour les sociétés occidentales (Ellison, 2014; CERP, 2019).



Depuis plusieurs années, des chercheurs de partout au Canada et ailleurs dans le monde reconnaissent l’importance d’intégrer les visions du monde et les savoirs des peuples autochtones dans la pratique professionnelle (Baskin, 2006; Hart, 2002, 2010; Wenger-Nabigon, 2010). Afin d’y arriver, un nombre grandissant d’universités ont entrepris des réflexions afin d’autochtoniser les milieux académiques. Poursuivant cet objectif, l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval a décidé de développer un nouveau cours, intitulé Travail social en contextes autochtones. Cette présentation vise à exposer le processus de co-construction et de développement de ce cours, qui se fonde sur la participation d’environ cinquante (50) professionnels et « experts par expérience » (Aînés, intervenants sociaux autochtones, étudiants autochtones et travailleurs sociaux non-autochtones œuvrant au sein d’organisations autochtones). Nous détaillerons le processus consultatif ayant eu cours, puis nous expliquerons la manière dont les visions du monde des participants ont été intégrés dans les différents modules de cours. Enfin, nous mettrons en lumière la pertinence d’intégrer l’expérience et l’expertise des Premières Nations et des Inuit au curriculum de formation des futur.e.s professionnel.le.s en travail social.



* Par le terme « Autochtone », nous référons ici aux trois peuples autochtones reconnus au Canada, soit les Premières Nations, les Métis et les Inuit. Au Québec, il y a dix Premières Nations et une nation inuit, réparties en 58 communautés et villages nordiques.

Résumé en Anglais

Over the past decades, it has been recognized that social work has contributed to the oppression and marginalization of Indigenous peoples, particularly through its participation in various assimilative policies. Solutions proposed or imposed by the dominant society do not meet the increasingly complex needs of Indigenous peoples and have not had a significant impact on their well-being.



Researchers across Canada and internationally recognize the importance of incorporating Indigenous worldviews and knowledge into professional practice. In order to achieve this, a growing number of universities have begun to reflect on how to “indigenize” their academic environments. In pursuit of this goal, the School of Social Work and Criminology at Laval University developed a course entitled Social Work in Indigenous Contexts. This presentation will outline the process of co-construction and development of this course, which is based on the participation of fifty (50) professionals and "experts by experience" (Elders, Indigenous social workers and stakeholders, Indigenous students and non-Indigenous social workers in Indigenous organizations). We will detail the consultative process that took place, and then explain how the worldviews of the participants were integrated into the various course modules. Finally, we will highlight the relevance of integrating First Nations and Inuit experience and expertise into the training curriculum of future social work professionals.