Fiche Documentaire n° 907

Titre La subversion nécessaire : inspirer d’assez bonnes pratiques pour la santé mentale des enfants et des jeunes. Mythes et réalité autour de la standardisation des pratiques

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Auteur(s) LENOIR Annick  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

La subversion nécessaire : inspirer d’assez bonnes pratiques pour la santé mentale des enfants et des jeunes. Mythes et réalité autour de la standardisation des pratiques

T.W.Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais nous a parlé d’assez bonnes mères et notre titre reflète, comme un clin d’œil, notre désir de rappeler d’emblée que nous ne poursuivons pas la tendance actuelle de la course à la performance et aux meilleures pratiques.
La standardisation des pratiques est une façon d’ajuster les façons de faire selon les connaissances reconnues par la communauté scientifique, mais elle ne tient pas compte de la complexité et de l’hétérogénéité des situations humaines. Elle peut être rassurante au plan institutionnel mais pose souvent problème aux individus, aux familles qui se trouvent stigmatisées et figées dans une catégorie sans réussir à avoir accès au pouvoir et à s’approprier leurs façons de réagir à l’adversité et limitent la créativité des intervenants. Dès lors, la tendance à la standardisation crée, tant chez les familles que chez les intervenants, des attentes irréalistes et des déceptions tout aussi vives. Malgré le souci constant des intervenants de réussir au mieux dans leurs efforts à soulager la détresse des familles, ils reconnaissent avec humilité la difficulté et les limites de leurs interventions. Ils ont appris à remettre en question, constamment et sans complaisance, leur pratique et à développer leurs capacités d’introspection et d’intuition.
C’est pourquoi notre réflexion, dans cette communication, sera articulée autour de deux questions principales:
dans quelle mesure l'homogénéisation des pratiques répond-elle à l'hétérogénéité des enfants et des familles québécoises?
Quelles sont les conditions nécessaires à l'émergence ou à l'implantation d'assez bonnes pratiques en santé mentale pour les jeunes?
Dans quelle mesure l'homogénéisation des pratiques répond-elle à l'hétérogénéité des enfants et des familles québécoises?
De fait, la majorité des auteurs et des rapports consultés constatent le dysfonctionnement des soins en santé mentale du à de nombreux problèmes. L’accessibilité aux services, la durée et l’intensité des soins sont perturbés par le manque de ressources. On limite le dépistage précoce des troubles aux clientèles dites à risque, on restreint les interventions au minimum et les suivis à long terme sont pratiquement supprimés. Or, l’uniformisation de bonnes pratiques fondées sur le modèle de l’evidence-based présuppose que les pratiques sont transférables, généralisables et minimise le rôle du contexte dans la production de connaissances ; par le fait même ce modèle élude les questions que soulève l’application des pratiques dans des environnements très différents.
Par ailleurs, même si la société actuelle se définit comme tolérante aux différences, elle utilise des normes de plus en plus strictes dans l’évaluation qu’elle fait des compétences parentales et du développement de l’enfant. La non-conformité aux normes est perçue comme une déviance ou un échec par les familles concernées. Dans ce contexte, la volonté affichée de déstigmatiser la maladie mentale, les troubles de développement ou d’apprentissage reflète peut-être non pas une plus grande inclusion sociale mais plutôt une plus grande exclusion de ceux qui ne correspondent pas aux normes.
Quelles sont les conditions nécessaires à l'émergence ou à l'implantation d'assez bonnes pratiques en santé mentale pour les jeunes?
Selon les auteurs consultés, l’intervention, pour être efficace, doit se dérouler au cours de la petite enfance (0 à 5 ans), elle doit adopter une approche écosystémique misant sur les ressources de la famille, sur celles du milieu de vie et impliquant toute la communauté, elle doit aussi parier sur des partenariats entre les différents milieux de vie du jeune et miser sur ses forces ainsi que celles de sa famille. Elle doit également être pensée dans une perspective de co-construction des interventions. En outre, pour assurer l’efficience de l’intervention, il est absolument nécessaire de repenser la structure des services : ainsi, non seulement la première ligne doit se trouver au cœur des services, mais les organismes communautaires doivent aussi être reconnus comme des acteurs clés de l’intervention, les ordres professionnels et les syndicats doivent être interpellés de manière à éviter le décalage entre les plans d’interventions construits autour des besoins des familles et les intérêts associatifs destinés à répondre aux intérêts des intervenants. Enfin, pour vraiment aider les familles et les enfants, cette structure doit aussi être pensée de manière à prendre soin des intervenants. En effet, ces derniers ont besoin de se faire confirmer qu’ils ne sont pas interchangeables; ils ont besoin d’être reconnus dans leurs milieux de travail avec leurs compétences et leurs savoirs.

Bibliographie


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Présentation des auteurs


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Communication complète


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Résumé en Anglais


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