Fiche Documentaire n° 926

Titre Du travail social pour qui ?

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l'auteur principal

Auteur(s) ROBINSON Bernard  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Du travail social pour qui ?

Qui est le sujet du travail social ? Comment les professionnels et les décideurs construisent-ils une image du destinataire de l’aide sociale proposée ? Probablement à partir des présupposés qui régissent le fonctionnement social actuel de la démocratie et des exigences de l’économie marchande. La contractualisation du rapport et de l’aide ne construit-elle pas, en effet, un sujet citoyen responsable, capable d’échange à égalité, susceptible de payer sa dette comme tout le monde et de participer à son tour au grand système de contractualisation, de marchandage, etc. : un sujet adulte normal. L’image même, sans doute, du professionnel de l’action sociale.
Il faut interroger ces présupposés et, à la suite de Jean-Yves Dartiguenave et Jean-François Garnier, postuler qu’on a peut-être oublié l’homme dans le travail social. Il s’agit dès lors d’examiner les modalités structurales d’être homme, d’être sujet ou citoyen, à la lumière des sciences humaines cliniques et en deçà des modalités prescrites par un fonctionnement donné, à une époque donnée, dans un environnement démocratique donné.
Particulièrement, pour le travail social de l’éducateur de terrain, il s’agit d’examiner les notions mêmes de quotidien, de milieu, d’ambiance, qui permettent de théoriser un travail social « de terrain ». Le « terrain », lui-même, comme thème premier de notre humanité subjective, qui nous fait aller et venir d’abord, dans le mouvement même de la vie, avant de s’approcher et de s’éloigner des autres comme semblables, ou d’admettre et d’exclure ceux qui partagent ou ne partagent pas les mêmes buts. Comment ne pas oublier « le terrain », le « quotidien » dans lequel l’homme se fait et est fait, temps zéro de son « histoire ». Aller et venir, contacter, être en accord ou en désaccord, l’ambiance, le rythme, l’alternance, autant de paradigmes du quotidien, ce à quoi on a sans cesse affaire, et ce à quoi il faut sans cesse revenir avec les personnes marginalisées qui sont tombées à travers les mailles du tissu social.
Il s’agit donc aussi de tenter de refonder les pratiques d’espace, de temps, de milieu, de rythme qui sont à la base de la première dimension du collectif : l’être ensemble, le familier et l’étrange.
Dans la vie nous sommes nécessairement confrontés à la question du plaisir et de l’ambiance, à la question esthétique (problème du contact et des sensations). Le plaisir est un problème en soi, bien avant, structuralement, que les questions de l’amour et du sexe, de l’inclusion ou de l’exclusion dans un groupe social, et de l’identité de soi et de l’autre, ne se posent comme problèmes à supporter.
Dans cette première dimension de l’existence il s’agit de se faire aller et venir dans la vie, dans les alternances de plaisir et de déplaisir ; il s’agit de passer d’une ambiance à l’autre, de quitter un plaisir pour un autre, de pouvoir se passer de plaisir, de se mettre en accord avec une situation ambiante, et de supporter les désaccords, les ruptures, les modifications. Il n’est pas encore question de la relation au sens strict, mais d’être en phase avec une atmosphère, première forme de présence au monde. Se sentir léger ou lourd, vide ou plein, vif ou lent, clair ou sombre, voilà quelques modalités de cet « être au monde » primordial.
Dans la foulée, on s’interrogera aussi sur les fondements du lien social, sur les modalités humaines de créer du lien et donc sur la nature du sujet engagé dans le lien. La réflexion situera cette première dimension de partage ou d’accord à côté des trois autres : l’amour et la haine, l’admission ou l’exclusion, le rapport à son histoire et à sa généalogie. On tentera d’inclure dans la réflexion la dimension de la violence qui consiste à n’avoir pas de lieu où s’arrêter, pas de base où se poser, pas de socle pour se faire aller et venir, et ainsi de suite pour les trois autres formes.
Par analogie et chemin faisant on examinera comment cette dimension de l’existence sociale, subjective et pathique, peut-être introduite, à côté des autres, dans la formation des éducateurs sociaux.

Bibliographie


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Présentation des auteurs


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Communication complète


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Résumé en Anglais


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