Fiche Documentaire n° 2528

Titre Les politiques d’immigration et de naturalisation en France et en Allemagne - intégration ou exclusion ?

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Auteur(s) NEUER-MIEBACH Thérèse
LINDENMANN Alexandra
 
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Les politiques d’immigration et de naturalisation en France et en Allemagne - intégration ou exclusion ?

Cette communication est basée sur une recherche comparative franco-allemande en cours. Nous étudions les cadres juridiques et législatifs ainsi que les politiques sociales dans le domaine de l’immigration dans les deux pays pour analyser l’impact qu’ont ces éléments sur l’intégration ou l’exclusion sociale des migrants, ainsi que sur la compréhension du métier de travailleur social dans ce processus.
De nombreux textes de lois nationaux, européens et internationaux protègent les droits de l’homme. Cependant, une divergence grandissante semble émerger entre les exigences normatives et la réalité sociale. Concernant l’immigration, on trouve en France et en Allemagne toujours au premier plan la recherche d’une immigration de travail, d’une main d’œuvre sélectionnée, recrutée temporairement, en fonction des besoins du marché. Les changements structuraux de ce marché du travail ont surtout touché la frange non qualifiée des travailleurs, parmi eux de nombreuses personnes immigrées. Au cours de leur longue histoire d’immigration la question de l’intégration sociale des immigrés n’a d’abord pas été posée dans ces deux pays. Elle a émergé petit à petit, pour s’imposer au cours des 30 dernières années. Depuis le début du 3e millénaire la question de la sécurité nationale a refait surface, souvent en concurrence avec les droits de l’homme et les droits sociaux des migrants.
La France et l’Allemagne ont des systèmes politiques différents, et bien que l’histoire d’immigration soit longue dans chaque pays, celle-ci n’a pas eu ni les mêmes formes ni la même représentation dans la population. Seulement récemment les deux pays ont découvert l’apport de l’immigration dans leur pays respectif. Cependant, nous pensons que la France et l’Allemagne se rapprochent depuis une bonne dizaine d’années dans leurs politiques envers les migrants. Un exemple est le processus de naturalisation, mais aussi le regroupement familial. La politique de plus en plus restrictive appliquée dans les deux pays est favorisée par les recommandations de la commission européenne (cf la « forteresse Europe » face à l’immigration « subie »). Dans les deux pays de nouvelles mesures ont été prises, comme les « cours d’intégration » en Allemagne ou le « Contrat d’Accueil et d’Intégration » en France. En France le paysage institutionnel autour de la population migrante a été fortement restructuré.
Est-ce que cette orientation politique a aussi changé la manière des travailler des services sociaux et la compréhension du métier de travailleur social ? L’intervention du travailleur social a-t-elle maintenant comme objectif le contrôle, le rendement et l’application de critères restrictifs concernant l’immigration et l’intégration ? Cela correspondrait à une mise en question de la conception du travail social comme métier œuvrant pour les droits de l’homme.
Nos analyses s’appuient sur les études empiriques et statistiques récentes. Les premiers résultats montrent des écarts entre le cadre normatif et l’implémentation des textes législatifs d’une part, entre l’intégration souhaitée et réalisée d’autre part (inégalités sociales importantes dans la population migrante, notamment au-delà de la première génération dans les domaines de l’accès à l’emploi, au logement, à la formation).
Les travailleurs sociaux sont fortement impliqués dans le processus d’adaptation des migrants et doivent maintenant de vérifier les exigences par exemple dans le domaine du respect des engagements des contrats d’accueil et d’intégration. Par leur travail, les politiciens et travailleurs sociaux engagés améliorent certes la situation de migrants individuels. Mais dans l’ensemble les politiques migratoires en France et Allemagne ne suivent pas un standard orienté par les droits de l’homme, les droits sociaux et la libre circulation.

Bibliographie

Bundesamt für Migration und Flüchtlinge (2010). Migrationsbericht 2010. Nürnberg.
Bundesregierung (2008). Integrationsreport 2008. Berlin.
Chevron, S. (2009). La réforme des structures en charge de l’immigration – de l’ANAEM à l’OFII. Paris : L’Harmattan.
DIESS (2011). Grenz- statt Menschenschutz ? Asyl- und Flüchtlingspolitik in Europa. Berlin.
Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) (2009). WISO-Diskurs: Einwanderungsgesellschaft Deutschland. Wege zu einer sozialen und gerechten Zukunft. Berlin.
Heinrich-Böll-Stiftung (2011). Migration, Integration, Diversity. Transkulturalismus und Migration. Berlin.
Sachverständigenrat deutscher Stiftungen für Integration und Migration. Migrationsland 2011. Jahresgutachten 2011 mit Migrationsbarometer. Berlin
Stolz-Willig, B. (2011). La politique social européenne. In A. Schleyer-Lindenmann, A. & Th. Neuer-Miebach, (coord.). Soziale Arbeit im Dialog - Hochschulpartnerschaft Frankfurt – Marseille. Le travail social en dialogue – le partenariat des établissements d’enseignement supérieur de Francfort-sur-le-Main et de Marseille. Frankfurt : Fachhochschulverlag. pp. 33 – 40.

Présentation des auteurs

Neuer-Miebach, Therese
Dr. Sc. Pol., Prof. au Dép. de Travail Social et Santé de la FH Francfort. Membre de l’Institut pour les études migratoires et la communication interculturelle (IMiK).
Schleyer-Lindenmann, Alexandra
MCF en Psychologie à l’ Université Aix-Marseille, membre de l’UMR ESPACE (7300) équipe DESMID ; directrice du DEUSS (Diplôme Européen en Sciences Sociales).

Communication complète

la contribution a été retenue en vue de la publication d’un ouvrage de l’UNAFORIS sur le thème de la biennale au troisième trimestre 201

Résumé en Anglais


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