Fiche Documentaire n° 5517

Titre Projets migratoires déterminés par l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

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l'auteur principal

Auteur(s) TOUSTOU Marie  
     
Thème Travail réalisé dans le cadre de POCTEFA avec l'Université de Barcelonne concernant la mesure de la situation d'exclusion des personnes LGBT sur le territoire toulousain et catalan  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Projets migratoires déterminés par l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Formatrice au Centre régional aux métiers du social CRFMS Erasme à Toulouse, je fais partie d’un travail en réseau avec l’université de Barcelone dans le cadre du projet PROSPECTSASO. Un des objectifs du projet PROSPECTSASO est d’améliorer la connaissance de la réalité sociale et sanitaire transfrontalière et l’effet frontière sur les publics vulnérables (personnes en situation de risque d’exclusion sociale).
Dans ce projet nous tentons avec nos partenaires catalans.e.s de renforcer la connaissance et les pratiques formatives et de travail social autour des personnes réfugié.es LGBTQI en croisant des témoignages à Barcelone et à Toulouse. L’idée étant de constituer un document pédagogique à l’adresse des étudiant.e.s en formation et des professionnels du travail social.
Les personnes LGBTQI sont l’objet d’une multiplicité de discriminations dans le domaine privé en pouvant être victimes de crimes d’honneur et de traitement discriminatoire au quotidien sur le lieu de travail et dans la famille. Sur le domaine public, en étant soumis.e à des lois pénalisant les relations homosexuelles entre adultes consentants et interdisant leur liberté d’expression, d’association et de réunion.
Nous pouvons penser que les histoires des LGBTQI venu.e.s en France pour demander l’asile sont peut-être plus violentes que celles des résidant.e.s français.e.s. Plus violentes dans le sens où ces personnes ont subi une double peine : le rejet par leur famille et une violence judiciaire.
Nous nous sommes fixés comme objectifs généraux : « Connaître la situation des personnes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre constitue un poids important dans le Project migratoire” “Explorer les possibilités du travail social par rapport à la diversité sexuelle
A Toulouse, au premier regard, ces personnes sont invisibles et ou se rendent invisibles.
Nous avons interrogés et rencontrés des associations telles que le refuge, le CHRS rue Bayard et un collectif le JEKO qui développent un accueil et un soutien .
Nous allons/ avons réalisé 12 histoires de personnes migrantes LGBTI à Toulouse et à Barcelone pour contribuer à travers cette étude à travailler sur la prévention des discriminations qui portent atteintes aux droits humains et aux libertés individuelles et collectives.

Bibliographie

ALTON.P, Les principes de Jogkarta: Principes sur l'application de la législation internationale des droits humains en matière d'orientation sexuelle et d 'identité de genre, httpant-france.eu/ta2-lgbt%20-inter-doc/principes _de_yogjakarta.pdf


BUTLER Judith, Défaire le genre, ed Amsterdan? Paris, 2016

FOUCAULT Michel, Histoire de la sexualité, tome I la volonté de savoir,Ed Gallimard, Paris 1976 tome II l'usage de splaisirs,Ed Gallimard, Paris 1984 tome III le souci de soi, Ed Gallimard, Paris 1984 tome IV les aveux de la chair 2018

Présentation des auteurs

Marie Toustou, formatrice à Erasme, dîplome d'état d'ingiénerie sociae, mention développement social, cours sur le genre et le travail social


Histoire de vie en relation avec l'association le refuge avec Julie Bonnier, et le GEKO


En collaboration avec BOIXADOS PORQUET Adela MESQUIDA GONZALES Josep Maria de l'universitat de Barcelona et MESQUIDA GONZALES

Communication complète

Identités de genre et orientations sexuelles déterminants dans les projets migratoires.

Je suis formatrice au CRFMS Erasme à Toulouse. Nous avons eu l’opportunité dans le cadre du POCTEFA de participer à un projet PROSPECTSASO. Celui-ci est porté par le groupe de recherche et d’innovation de travail social de l’université de Barcelone. Un des objectifs du projet PROSPECTSASO est d’améliorer la connaissance de la réalité sociale et transfrontalière et l’effet frontière sur les publics vulnérables (personnes en situation de risque de stigmatisation et de victimisation). Nous pourrons inscrire cette modeste contribution pour l’AIFRIS dans l’axe 2 : la lutte contre les inégalités et la défense des droits des minorités.

Nous nous sommes fixés comme objectifs généraux : « Connaître la situation des personnes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre constitue un poids important dans le Project migratoire” “Explorer les possibilités du travail social par rapport à la diversité sexuelle. Dans le même sens, la fédération internationale des travailleurs sociaux IFCV 2014 alerte sur le risque accru de vulnérabilité, d’oppression et de marginalisation des personnes ayant une identité sexuelle, une orientation sexuelle ou une expression de genre différente de la norme sociale.

Dans cette expérience, l’objectif opérationnel est de renforcer la connaissance et les pratiques formatives et de travail social autour des personnes réfugié.es LGBTQI+ en croisant des témoignages à Barcelone et à Toulouse. Concrètement, nous avons le projet de constituer un document pédagogique à l’adresse des étudiant.e.s en formation et des professionnel.les du travail social. Celui-ci est prévu pour 2020. Le sigle LGBTQI+ désigne les personnes lesbiennes, gay, bisexuel.les, transgenres, queers, et intersexes. Nous voyons qu’il évolue à mesure que les diversités des personnes qu’il recouvre se complexifie.

La politologue Catherine Wilthol de Wenden1 spécialiste de la migration précise que le ou la réfugiée est d’abord un ou une migrante au même titre que les étudiant.e.s étrangers ou les travailleurs venu.e.s d’autres pays. Selon la définition de l’ONU, le migrant ou la migrante est une personne née dans un pays et qui vit dans un autre pays pour une durée supérieure à un an, quelles qu’en soient les raisons. Un.e réfugié.e serait une personne forcée de quitter son pays à cause d’une crise majeure. (guerre et /ou violences ethniques, et /ou dues à l’orientation sexuelle ou de genre….) Les personnes sont d’abord demandeurs d’asile avant que leur situation soit étudiée et si elles correspondent aux critères de la Convention de Genève elles obtiennent le statut de réfugié.e.s. Les personnes LGBTIQI+ représentent 5 à 6 % des 85 000 demandes enregistrées par l’Office Français pour la Protection des réfugiés et Apatrides (OFPRA) et ne mettent pas forcément en avant leur orientation sexuelle pour solliciter une demande d’asile ou, le cas échéant, une protection subsidiaire. En effet, outre l’invisibilité des personnes migrantes LGBTQI+, cette catégorie de personnes éprouve des difficultés à évoquer leur sexualité, ayant souvent pour réflexe de garder cette orientation

1 WHHTOL DE WENDEN Catherine, CNRS le journal, art. Migrant réfugiés : quelles différences par Laure CAILLOCE le 22.09.2015

sexuelle secrète, y compris à l’occasion des entretiens avec l’OFPRA ou d’une audience auprès de la Cour nationale du droit d’asile.

Les recherches universitaires sur ces questions et les liens entre les migrations forcées par la LGBT phobie sont peu visibles à l’instar de la population LGBTQI. Comment participer à la création d’outils pédagogiques en direction des étudiant.e.s pouvant accompagner cette population doublement discriminé.e.s? Comment les pratiques de solidarité en réseaux pourraient contribuer à une meilleure connaissance des besoins des LGBTQI migrant.e.s ?

A Toulouse, au premier regard, ces personnes sont invisibles et/ou se rendent invisibles.

Méthodologie :

Nous avons tenu compte du travail sur le genre déjà en cours à CRFMS en terme de propositions pédagogiques. Ensuite, j’ai rencontré des associations telles que le Refuge, et le réseau communautaire JEKO avec les partenaires catalan.ne.s et continué cette phase exploratoire avec des visites et échanges avec l’association ESPOIR, D’un jour à l’Autre Centre d’Accueil d’Urgence pour femmes, l’association ACT UP, le réseau d’accueil des lesbiennes demandeuses d’asile (ADA) et le réseau Trans Pédé Gouines et queers, (TPS) pour avoir des éléments de connaissance des pratiques à l’oeuvre sur Toulouse.

Deux grille d’entretien avec des questions ouvertes ont été réalisé l’une à l’intention des professionnels/bénévoles/militants et une autre LGBTI à Toulouse et à Barcelone concernant les personnes par l’équipe de chercheur.e.s de Barcelone afin de réaliser 12 histoires de vie de personnes migrantes Barcelone.

Le genre au CRFMS

Dans le centre régional aux métiers du social d’Erasme à Toulouse, nous proposons déjà des contenus de cours sur le genre et des situations de pratique éducatives sous forme de vignettes où nous travaillons avec les étudiant.e.s sur leurs représentations sur le genre et le travail social. L’idée de départ était de travailler sur l’égalité femme et homme en tant que travailleur.ses. sociaux. Pour ce faire à travers des méthodes actives, nous tentons de déconstruire voire de mettre à jour certains stéréotypes de genre qui participent à une domination masculine et hétéronormée. Au départ, nous étions centré.e.s sur les pratiques éducatives renvoyant au genre masculin et féminin avec une sensibilisation aux acquis de la recherche sur la socialisation différenciée et la construction des identités de genre. Sur la formation DEME, depuis cette année, et avec l’arrivée d’étudiant.es requestionnant ces catégories nous avons repris ce cours en l’associant à une plus grande diversité de situations de pratiques éducatives tenant compte de la multiplicité des identités et à la singularité des existences individuelles. Un étudiant transgenre a pu être contributif à la construction de situations éducatives sur cette thématique. Cette session a débouché pour certain et certaine sur la constitution d’un dossier thématique sur le genre et le travail social DC3. Les sociologues s’accordent sur le fait que la notion de genre est multiple et doit être complexifiée. Arnaud

Alessandrin2 explique qu’il préfère parler de « Trans identités » plutôt que de « transsexualisme ». « Trans identités » au pluriel, pour signifier que l’identité de genre vécue et le sexe assigné à la naissance ne sont pas toujours d’un même tenant mais représentent une grande diversité d’identités. En ce sens, l’auteur souligne le fait qu’une sociologie des Trans identités ne doit pas être trop rigide quant à sa définition et concerne au même titre les individus revendiquant une identité binaire, queer, genre, non-binaire, travestie, etc. La doxa de certains milieux militants qui impose de distinguer le genre comme construction sociale du sexe qui serait immuable ne correspond peut-être plus à la réalité des personnes. Judith Butler3 envisage le genre comme une variable fluide, susceptible de changer selon le contexte et le moment. Elle invite à une action subversive, le gender trouble, qui invite à entretenir une confusion et une profusion des identités. Pour elle, l’identité de genre peut être sans cesse réinventée par les acteurs. trices eux-mêmes.

Daniel Welser Lang4 rend compte des différentes formes de sexualités plurielles. « On peut vouloir changer de genre, changer de sexe tout en étant homosexuel, hétérosexuel, bisexuel, asexuel…. Le coming out n’est pas réservé aux homosexuel.le.s mais parfois à des formes exubérantes d’une sexualité collective.»

La LGBTphobie représente une conjonction entre les religions et la politique conservatrice et populiste. La condition des femmes et des LGBTQIA+ sont liés. Le sexisme et la transphobie partent des mêmes racines. Il y a un lien étroit entre la religion et les formes de pouvoir et la colonisation (modèle hétéronormé ) selon les chercheur.e.s.5

Les structures et ou associations, réseaux d’entraide communautaires concernées par les LGBTQI+ migrant.e.s à Toulouse. Il est à noter que plus des trois quarts des personnes animant les réseaux et associations sont des travailleurs sociaux.

Les professionnel.l.es militantes et membres des réseaux migrant.e.s LGBTQIA+ évoquent les violences subies à la genèse du projet de migration. Ils et elles situent les violences dans le pays d’origine, pendant le trajet migratoire mais aussi en France. Elles sont extrémes : 2 homos victimes de lynchages collectifs en Guinée et en Côte d’ivoire , 1 lesbienne attachée à un arbre dans une cour et livrée à la vindicte du village (crachats, insultes, pas de nourriture) en Côte d’ivoire, 4 lesbiennes enfermées dans une cave en Guinée, 2 compagnes assassinées Guinée et Serras Léone, 2 homosexuels menacés de mort au Mali, , 4 nigériennes lesbiennes menacées de mort par la police et passage en Syrie avec viols et réseaux de prostitution subi, 4 géorgiennes lesbiennes menacées de mort par la famille, 1 transgenre victimes de violences transphobes au Cameroun et ensuite par des syriens dans une embarcation…

2 ALESSANDRIN Arnaud, Sociologie des transidentités, Paris, Editions le Cavalier Bleu, 2018

3 BUTLER Judith , Gender Trouble : le féminisme et la subversion de l’identité

4WELZER LANG Les nouvelles formes d’ hétérosexualités : hétéroqueers, candaulisme, polyamour, libertinage, exhibe, asexualité, pansexualité, hétéronorme, BDSM, non-genre, bi-genre, cis-genre, bisexualités, travestis, aromantisme ed ERES Toulouse

5 MARQUES-PEREIRA , MEIER, PATERNOTTE, Au-Delà et en deça de l’Etat ; Le genre entre dynamiques transnationales et multi-niveaux, Col Sciences Politiques ; ed Académia Bruylant

Et la liste n’est pas exhaustive ...Des violences relevées aussi à Toulouse dans des structures d’acceuil et dans la rue.. Il est aussi important de relever que des discriminations perdurent aussi en France où l’environnement juridique relatif aux personnes LGBTQI est relativement progressiste.

Selon le rapport de L’ilga6, dans 13 pays, l’homosexualité est illégale et condamnée à la peine de mort. Dans 49 pays, l’homosexualité est passible de peine de prison comme l’Algérie, le Maroc et le Cameroun….En Afrique, 33 des 59 pays africains criminalisent toujours l’homosexualité. Si les peines varient de la mort à quelques années de prison, c’est l’encouragement de la violence populaire qui est préoccupant…

Les besoins repérés par les professionnel.l.es, les militant.e.s et membres des réseaux migrant.e.s LGBTQIA sont qualifiés de besoins primaires qui relèvent de la physiologie élémentaire et de la sécurité c’est-à-dire (se loger, se nourrir, avoir accès aux droits, être en sécurité, se poser, avoir des relations affectives, être reconnu.e dans son orientation sexuelle et de genre). Ces besoins se réfèrent aux droits humains.

Le travail administratif concernant l’accès au droit est qualifié comme une priorité absolue, conséquente, par quasiment toutes les personnes. « Pour commencer, il faut savoir qu'ils, elles arrivent démunis face aux droits. L'accès à un titre de séjour a été durci avec la loi passé en 1993 compliquant l'accès au titre de séjour régularisant la situation des personnes afin de facilité leur accès à un emploi, au système de santé français tout ce qui peut en découler. » Corinne ACT UP.

Au niveau des structures, il existe une forte demande de places non pourvues. Le directeur du Refuge regrette de ne pas pouvoir accueillir plus de réfugiés. « 20% des places leur sont réservées…et il en faudrait 10 fois plus ! » Un constat équivalent pour le Centre d’Accueil d’Urgence et les CHRS. Les places en Centre d’accueil et de demandeur d’asile CADA sont attribué par le ministère de l’intérieur l’OFI. Certain et certaines dorment dans la rue.

Au niveaux des rése

Résumé en Anglais


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