Titre | Société et travail social en crise : enjeux et pertinence de l’ingénierie sociale ? | Contacter |
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Auteur(s) | GOVERNALE stéphanie PATRICIO CAL ana |
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Thème | ||
Type | Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche... |
Résumé |
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Société et travail social en crise : enjeux et pertinence de l’ingénierie sociale ? Depuis près d’un demi-siècle maintenant, la fin du modèle de développement de la période dite des Trente Glorieuses et les crises diverses et récurrentes qui s’en suivent, conduisent à de progressives prises de conscience de nécessités de changements profonds. Mais d’elles peinent encore à émerger de nouveaux modèles d’organisations et de sociétés plus viables, plus égalitaires, plus à même de reconnaître la part que chacun.e peut y apporter, et à considérer les potentialités mais aussi les limites des milieux, des territoires dans lesquels les citoyen.nes évoluent. Conjointement les dimensions sociales/sociétales et institutionnelles/politiques ont vécu des évolutions structurelles et structurantes, comme pour exemples : une forte individualisation et une affirmation des droits afférents ; un déclin des grands projets de société ; une démultiplication des niveaux et centres de décision et une réémergence du territoire comme échelle d’action pertinente. L’action sociale et médico-sociale a elle-aussi profondément évolué, notamment à travers une mutation importante de l’offre de service (moins d’établissements spécialisés, développement de plateformes de services articulées au droit commun) au service d’une logique de personnalisation et de parcours individuel (plutôt qu’auparavant de placement). Les pratiques professionnelles sont invitées depuis le début des années 2000 à se transformer pour laisser les personnes accueillies et accompagnées, reconnues pleinement personnes de droits, prendre part aux dispositifs et orientations qui les concernent.Dans ce contexte, l’ingénierie sociale, démarche singulière et collective de recherche de compréhension du champ de l’action sociale et d’action dans et sur ce champ, nous semble une des façons de penser et de faire les plus adaptées à concevoir, réaliser, piloter et évaluer des dispositifs, des organisations et des politiques sociales, dans des situations appréhendées dans leur complexité. L’ingénierie sociale s’inscrit dans l’histoire du travail social et repose sur les deux principes de ce dernier que sont la solidarité et la justice sociale. En quoi s’avère-t-elle selon nous pertinente et adaptée au contexte actuel ? (Les propos à suivre seront plus amplement développés lors de l’intervention) Basée sur le souci d’une recherche de plus de justice sociale, l’ingénierie sociale dans le déploiement de la démarche qui la constitue met au premier plan les enjeux de reconnaissance et de redistribution des capacités à influer des acteurs en présence, en s’assurant que les personnes directement concernées prennent toute leur place, notamment dans le processus de décision. La coconstruction, entendue comme « processus institué de participation ouverte et organisée d’une pluralité d’acteurs à l’élaboration, à la mise en oeuvre, au suivi et à l’évaluation de l’action publique » (La coconstruction de l’action publique, Laurent Fraisse, socio-économiste), est ainsi privilégiée. En prolongement, l’intervention en ingénierie sociale permet l’émergence de savoirs situés, résultats d’un dialogue, voire d’une confrontation des connaissances et des pratiques des parties prenantes. Inquiéter les évidences sémantiques, questionner les représentations, produire du sens commun et des connaissances partagées au service d’une action commune : autant de pratiques à même de favoriser la coopération et de redonner du souffle à l’action sociale. « L’ingénierie sociale peut être définie à partir de cet espace générateur de gouvernance démocratique territoriale dans la conception et la mise en oeuvre de politiques publiques ; la production de compétences collectives par la production de connaissances et d’actions publiques. » (L’ingénierie sociale, Alain Penven) En s’appuyant sur deux illustrations, un projet associatif coconstruit et un projet de territoire pluri-acteurs basé sur une contribution citoyenne, l’intervention cherchera donc à montrer en quoi l’ingénierie sociale peut contribuer, de sa modeste, place à un meilleur exercice démocratique, une revitalisation des imaginaires et un renouvellement des pratiques, en mobilisant des acteurs de natures diverses, au premier rang desquels les personnes directement concernées. |
Bibliographie |
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Alain Penven, L'Ingénierie sociale, 2013 |
Présentation des auteurs |
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ANA PATRICIO Formatrice - Consultante en Ingénierie Sociale - Analyse de pratiques professionnelles, adhérente ANDELIS, titulaire du DEIS, Après plus de 20 ans d’expérience en travail social dans des postes divers (Éducatrice spécialisée, Cadre socio-éducatif, chef de projet) et plusieurs diplômes, dont le dernier, un diplôme d’état en ingénierie sociale (DEIS), j’interviens aujourd’hui en tant que Formatrice et Consultante dans le secteur social et médico-social. |
Communication complète |
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L’ingénierie sociale comme démarche au service de transformations sociales positives |
Résumé en Anglais |
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Social and medico-social action has also evolved profoundly, in particular through a major change in the service offer (fewer specialized establishments, development of service platforms articulated in common law) in the service of a logic personalization and individual journey (rather than placement). Professional practices have been invited since the beginning of the 2000s to transform themselves in order to let people welcomed and supported, fully recognized as persons of rights, take part in the systems and orientations that concern them. In this context, social engineering, a singular approach and collective research for understanding the field of social action and action in and on this field, seems to us to be one of the most appropriate ways of thinking and doing to design, carry out, pilot and evaluate devices, organizations and social policies, in situations apprehended in their complexity. Social engineering is part of the history of social work and is based on its two principles of solidarity and social justice. Based on the concern for a search for more social justice, social engineering in the deployment of the approach that constitutes it brings to the fore the issues of recognition and redistribution of the capacities to influence the actors present, by ensuring that the people directly concerned take their full place, particularly in the decision-making process. |