Créer du lien social via les médias sociaux

Les pratiques numériques reconfigurent les manières de gérer le lien social, que ce soit au sein des familles, dans les relations professionnelles, amicales, amoureuses. Les écrans connectés accompagnent aujourd’hui chaque étape de la socialisation juvénile (Balleys, 2017). Les échanges entre jeunes via le smartphone sont totalement inscrits dans le déroulement du quotidien adolescent, en séquences routinières: ils rythment leur existence. Présent dans toutes les étapes du déroulement de la journée, du lever au coucher, le smartphone est à la fois un outil de connexion à soi-même et de mise en relation avec les autres (Amri et Vacaflor, 2010; Allard, 2014). Il permet en effet de se connecter aux proches en tout temps et en tout lieu, mais aussi de remonter le temps, les souvenirs d’événements heureux y étant fixés à jamais, sous forme visuelle ou textuelle, et toujours à portée de main (Lachance, 2013). Les modes d’expression juvénile, de prise de parole et de participation civique sont aujourd’hui profondément ancrés dans les pratiques numériques, en particulier via les médias sociaux (Jenkins & al, 2013 ; Balleys, 2017 ; Caron 2018 ; Mihailidis 2018)
Si les usages du smartphone ne sont pas exclusifs à la population jeune, force est de constater qu’ils sont au cœur d’une fracture générationnelle (Balleys, 2017). La population adulte fait souvent preuve d’une méconnaissance et par conséquent d’une incompréhension des pratiques numériques juvéniles, ainsi que de leurs significations d’un point de vue social et identitaire. Cette communication propose de présenter les résultats de deux recherche-actions – menées l’une au Québec, l’autre en Suisse -, dont l’objectif a été de penser un modèle innovant d’intervention sociale visant à réduire cette fracture numérique et à créer des ponts entre la population juvénile et les actrices et acteurs des institutions sociales et publiques.

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Les pratiques numériques reconfigurent les manières de gérer le lien social, que ce soit au sein des familles, dans les relations professionnelles, amicales, amoureuses. Les écrans connectés accompagnent aujourd’hui chaque étape de la socialisation juvénile (Balleys, 2017). Les échanges entre jeunes via le smartphone sont totalement inscrits dans le déroulement du quotidien adolescent, en séquences routinières: ils rythment leur existence. Présent dans toutes les étapes du déroulement de la journée, du lever au coucher, le smartphone est à la fois un outil de connexion à soi-même et de mise en relation avec les autres (Amri et Vacaflor, 2010; Allard, 2014). Il permet en effet de se connecter aux proches en tout temps et en tout lieu, mais aussi de remonter le temps, les souvenirs d’événements heureux y étant fixés à jamais, sous forme visuelle ou textuelle, et toujours à portée de main (Lachance, 2013). Les modes d’expression juvénile, de prise de parole et de participation civique sont aujourd’hui profondément ancrés dans les pratiques numériques, en particulier via les médias sociaux (Jenkins & al, 2013 ; Balleys, 2017 ; Caron 2018 ; Mihailidis 2018)

Si les usages du smartphone ne sont pas exclusifs à la population jeune, force est de constater qu’ils sont au cœur d’une fracture générationnelle (Balleys, 2017). La population adulte fait souvent preuve d’une méconnaissance et par conséquent d’une incompréhension des pratiques numériques juvéniles, ainsi que de leurs significations d’un point de vue social et identitaire. Cette communication propose de présenter les résultats de deux recherche-actions – menées l’une au Québec, l’autre en Suisse -, dont l’objectif a été de penser un modèle innovant d’intervention sociale visant à réduire cette fracture numérique et à créer des ponts entre la population juvénile et les actrices et acteurs des institutions sociales et publiques.

Digital practices change the ways social bonds are managed and negotiated, within families, professional relationships, friendship, couples. Today, connected screens are part of every stage of youth socialization (Balleys, 2017). The daily routine is rhythmed with smartphone’s uses.



Present in all stages of the day, from sunrise to sunset, the smartphone is both a tool for connecting to oneself and putting people in touch with peers and family (Amri and Vacaflor, 2010, Allard, 2014). It makes it possible to connect with loved ones at any time and in any place, but also to go back in time, memories of happy events being fixed forever, in visual or textual form, and always at hand (Lachance , 2013). Juvenile political and civic expression and participation are now deeply rooted in digital practices, especially via social media (Jenkins & al, 2013, Balleys, 2017, Caron 2018, Mihailidis 2018).



If smartphone uses are not exclusive to the young population, it is clear that they are at the heart of a generational divide (Balleys, 2017). The adult population often shows a lack of knowledge and consequently a misunderstanding of the young digital practices, as well as their meanings from a social and identity point of view. This paper proposes to present the results of two research-actions - carried out one in Quebec, the other in Switzerland -, whose objective was to think of an innovative model of social intervention aimed at reducing this digital divide and to create bridges between the youth population and the actors of social and public institutions.